Sequestratoy [joan]

Sequestratoy
joan

La gamine qui m'a tenu tête il y a deux jours me regarde dénudée sur le matelas miteux et je rajuste mon pull col roulé noir. Jean , groll déjà lassées, je tourne les talons en rangeant la liasse qu'elle me doit dans ma poche avec les autres déjà prélevées. Elle m'a foutu en rogne, fallait que je me défoule. Elle a déjà la gueule bleuie d'avant hier et elle a remis ça, frapper les clients. Je lui ai appris les règles. Est-ce que j'ai des scrupules ? Non. Pourquoi faire ? C'est elle qui a choisi de bosser pour moi. De vendre son cul. Je lui permets de la faire contre une protection, un salaire et un logement, et elle, elle me remercie comment ? En frappant les clients. Ça ne passe pas. Si elle veut rester, elle n'a qu'à faire en sorte d'être docile et de bien se conduire. Elle pleure quand je passe la porte. Peu importe. Que ça lui serve de leçon. Sale gosse. Je descends les marches, amer et d'une humeur nauséeuse, ma plaie me fait foutrement souffrir, et je n'ai pas revu Seb depuis que je l'ai retrouvé. Ce petit con la joue fier probablement mais je lui laisse encore un délai avant de lancer la chasse et de m'occuper de son cas. Les gens me tapent sur le système en ce moment, l'hiver doit être propice à des élans d'arrogance, des actes de pulsions suicidaires, qu'est-ce que j'en sais. Toujours est-il que ça met en berne ma patience, et que mon karma en ce moment est on ne peut plus instable, comme si cette carcasse humaine ne suffisait plus à me contenir. Dans l'autre monde contrairement à ceux qui sont passés ici bas, l'apparence que j'ai actuellement n'était qu'un subterfuge pour attirer mes repas dans mon antre, plus décent, plus attirant , mais ma vraie apparence est bien plus immonde et versatile, parfois sanguinolente, parfois intangible, le chaos à l'état pur jusque dans ma composition moléculaire. Etre ici bas depuis dix ans était le pied , jusque ce que je ne ressente des effets étranges depuis quelques jours déjà , sans aucun explication. Est-ce que leur sort est en train de merder ? Est-ce que je vais enfin pouvoir éclore dans ce monde aussi , et vivre encore un siècle de plus ? A moins que ce ne soit la fatigue qui ne me traine sur des desseins plus sombres. Je vais prendre une cuite ce soir, je le sais, je le sens. J'en ai envie, comme j'ai envie de cul et d'une pizza aussi, et je ne sais plus de quoi d'autre, ça viendra quand j'arrêterai d'avoir mal à cette plaie dans mon abdomen tiraillait par ces points faits à la barbare. Merci Jae Hyun toi est ton instinct de savior en kit. Il m'a confondu, j't'en foutais de la confusion. Maintenant j'en chie depuis une semaine parce que l'hosto c'est pas pour moi et le repos non plus.

Une fois dans la rue, je redresse mon col de cuir et mon écharpe sur la moitié de mon visage, carrure lourde mon crâne frôlant le passage de la porte. Ça va geler. Les pare brises sont déjà blanc, je n'ai pas froid mais j'aime le chaud en ce moment. Dans mes poches arrières des pochettes noires plastifiées, à peine visibles, planquées sous mes hauts. Direction ma bagnole. Mais à peine tourné à un coin de rue, je sens une silhouette passer à toute vitesse et m'arracher le contenu d'une de mes poches. Putain ! Réflexe, je me retourne et le course. Et il a intérêt à être endurant parce que moi je le suis, et si je le choppe ça va chier sa mère. Il me fait courir. Et courir. Et j'en ai grave marre, parce que j'ai mal au bide putain...je crois que j'vais finir par perdre mes intestins sur le trottoir, mais je peux pas m'permettre de perdre la moitié d'une semaine de taf. Et là... je souris en arrivant dans une ruelle. Cul de sac. Et il est au fond. Mon regard change. j'vais le bouffer ce sale gosse. Ma langue passe sur mes dents, mes pensées pulsent dans mon crâne sur tous les scénario possibles. Le souffle long je me redresse et fait craquer mon épaule... "Mauvaise nuit pour toi gamin..." Il n'a pas d'issues. Mais moi j'en ai plein pour lui...

Sequestratoy
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Ronde de livraison pour ce qui semble être une éternité. Les cartons de pizzas s’empilent à l’arrière et Joan coche une après l’autre sur son téléphone les adresses auxquelles il se rend. Routine bien installée mais le froid, lui, continue à lui frigorifier les membres sans la moindre merci. Un soupir s’échappe en nuages glacés de ses fines lèvres avant qu’il n’ajuste minutieusement ses gants. Il eut besoin d’une autre interminable heure à faire des allers retours du restaurant aux nombreuses portes des clients pour enfin voir la fin de ses livraisons. Joan flâne un peu plus longtemps dans les cuisines, une pizza à l’ananas entre les dents qu’il croque avec lassitude, il faut bien se remplir le ventre. Il ne trouvera rien au frigo de son miteux studio à son retour, un autre achat compulsif ; encore, avait déséquilibré toutes ses économies du mois. Il peine à ressentir du regret quand ses yeux se posent avec plaisir sur le luxueux bomber jacket rouge qui habille ses épaules en ce moment-même, les gémissements plaintifs de famine de son corps en valaient totalement le sacrifice. Cela voulait aussi dire qu’il passera plus de temps à l’appartement de Khrys et Cameron, à chercher la chaleur de leurs murs et de leurs plats, tout en les contemplant d’un silencieux écœurement. Il reste adossé au plan de travail, savourant une autre part de pizza tout près du four. Plusieurs fois on lui crie de s’en éloigner, incapable de comprendre par quel moyen il arrive à rester aussi proche du feu sans qu’une goutte de sueur ne perle sur front. Il n’avait pas chaud, loin de là. Depuis quelques jours, il a l’impression que son corps est plus frileux et sa résistance au feu grandit, déjà cinq hivers passés à Séoul et celui-ci est sans aucun doute le pire de tous. Il n’y survivra pas. Il en est certain.

Dehors, il fait déjà nuit et il est temps pour lui de quitter le restaurant après quelques mouvements de main envers les autres employés, le sourire grand sur les lèvres à la perspective que le lendemain sera férié. Son visage juvénile déambule avec insouciance entre les rues, son épaule s’accroche à plus d’une et une excuse rieuse quitte ses pulpeuses à chaque fois avant qu’il ne continue son chemin – les poches un peu plus remplies qu’avant. Un moment qu’il n’avait plus vidé les poches de quelques passants et pourtant ses doigts étaient toujours aussi habiles. Peut-être qu’il aura de quoi s’offrir un bon repas demain, s’il ne craquait pas pour une paire de ralph lauren avant. Il bifurque sur une autre rue, satisfait de ses trouvailles du soir et, promis, il comptait rentrer sagement chez lui mais face à lui se trouvait la cible parfaite. Les quelques mètres sont peu éclairés et la silhouette avait beau faire une tête de plus que lui, elle était seule. Il sera son dernier. Joan rate de peu sa bouscule mais ses doigts glissent dans la poche. Il ne se laisse pas figer par la surprise en sentant le poids du paquet entre ses mains, fuck. La pire cible, c’est ce que lui crie son cerveau alors qu’il court à perte d’haleine. Le coin lui est inconnu et il se perd d’une ruelle à l’autre jusqu’à se retrouver face à un mur. Des jurons lui échappent et il se tourne pour faire face à l’homme. L’autre se redresse, se fait plus imposant et par instinct Joan reflète ses mouvements, les épaules et le dos droit. « Qu’est-ce que tu me veux ? » Il bluffe mais il n’est pas le genre à se rendre simplement. Sa main glisse dans la poche arrière de son jeans noir et fixe le paquet qu’il venait de dérober. Ses yeux ne quittent pas son vis-à-vis, il doit réfléchir. Il ne peut pas l’affronter au corps-à-corps, ce serait stupide. « J’aime pas me faire courser. » qu’il persifle, arrogant ou inconscient. Il y’a l’ombre d’une issue sur la gauche de l’homme et peut-être qu’il réussira s’il est assez rapide, alors, sans réfléchir, il s’élance.

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joan

Fait comme un rat. Et je suis franchement de mauvais poil, pourtant plus le temps passe dans ce corps et plus j'avoue avec les années avoir parfois des élans de compassion ou de sympathie, mais pas là. Là il m'a volé, fait courir et mon état est suffisamment douloureux pour me foutre encore plus en rogne. Je le toise avec assurance et un sourire malsain nait doucement sur mon visage. Il va me dédommager ce petit con, je le jure sur le cul de celui qui m'a échappé il y a douze ans. Mon regard s'assombrit. Les molécules de prédation endormie la plupart du temps dans le recoin de mes membres éclosent lentement comme une gangrène émotionnelle intérimaire et je sens cette folie me parcourir les bras... oh oui, il va aimer m'avoir voler... tellement aimer... je ne m'énerve plus... pourquoi faire. C'est souvent ce qui arrive. D'abord l'exaspération, puis l'énervement, puis la prédation s'enclenche et tout redevient calme pour plus de sadisme encore. « ...petite chose inconsciente... » je marmonne sans bouger... serrant lentement mes poings pour en faire craquer les phalanges... j'ai envie de dire que je vais lui arriver la tête avant de me l'enfiler comme on suce les escargots au beurre persillé mais il ne comprendrait pas la saveur d'un tel met , salé et doucereux à mes papilles autrefois. Je rêve ou il me copie. Ouh je sens qu'il va me plaire lui, ça a l'air d'être une petite teigne en plus. La question est , est-il résistant.

« Tu as une chose qui m'appartient gamin. » Et qu'il me sorte pas de lui prouver que c'est bien à moi, parce que ce qui m'est volé je peux le reprendre s'il faut. Mais j'aime voir ces petites bouilles se penser toujours plus malines et plus rodées que leurs pairs plus experimentés et plus agées.

« Et j'aime pas courir. » Clair et précis. Pourquoi faire dans la dentelle puisqu'il se porte en non coupable alors qu'il a commis l'offense. Je vais lui faire comprendre qu'on ne se moque pas de Baba Yaga... Je perds mon sourire. Je perds tout point qui pourrait me rendre encore sympa ou humain. Il aurait pu s'excuser. Il aurait pu juste me rendre ma thune, j'aurais été clément. Peut-être. Mais un peut-être vaut mieux que pas du tout. Pense-t-il que je n'ai pas fait exprès de lui laisser libre l'unique petit passage de cette endroit ? Ce sont mes rues j'en connais les recoins pour avoir maintes fois du courser ou échapper aux flics. Je les connais aussi pour d'autres raisons plus salaces, mais je ne m'étalerai pas dessus, sans quoi vous sauriez que j'y ai laissé mon adn un peu partout. Dégueulasse je sais, qu'est-ce que j'y peux.

Au moment où il passe je te le choppe, lui entourant la gorge de mon bras, serrant adroitement , une main sur sa bouche et l'attirant dans l'ombre... « Tu es responsable de tes choix.... » que je lui chuchote à l'oreille... l'amenant progressivement jusqu'à l'asphyxie qui lui fera perdre connaissance... avec l’expérience, je sais quand m'arrêter sans le tuer, mais dans ma jeunesse, j'en ai tué quelques uns comme ça par accident dans leur monde. J’expérimentais qu'est-ce que je pourrais vous dire d'autre. Une fois son corps lâche, je l'emporte après avoir récupérer mon enveloppe. J'en ai pas fini avec lui et j'ai envie de m'amuser ce soir. De voir ce qu'il y a sous ces vêtements.... de lui faire perdre l'envie de me revoler à nouveau. J'appelle un de mes hommes de confiance qui passe me chercher et qui ne pose pas de question sur l'identité du gamin. Il fait aussi parti du milieu et gère certaines de mes filles, sans compter que c'est moi qui lui file son salaire. Je lui file une compensation quand il me dépose à l'arrière de mon immeuble, ça n'a duré que quelques minutes et s'il avait fallu que je le réétouffe, je l'aurais fait. J'ouvre la porte, en prenant garde de ne croiser personne et le pose lourdement sur mon lit, seul endroit propre de mon appart j'avoue, important de préciser. Bon.... un regard autour et je trouver ce que je cherche. Un bon gros scotch. J'en coup un morceau important, vérifiant qu'il peut respirer par le nez, et lui place sur la bouche. Je choppe une cravate qui traîne, le précédent amant qui a du l'oublier, c'est certainement pas à Seth ça. Y'a encore des traces de la plante pété au sol, faudrait que je nettoie. En plus , il tombe mal le gamin, j'ai le flan qui pourrit donc je suis de mauvais poil, et Seb n'est toujours pas revenu à moi, et ça... ça me fout hors de moi, il me faut un défouloir. Ses poignets finissent solidement attachés et je les relis au milieu de l'armature de bois massif au dessus de sa tête. Il est plutôt mignon pour un voleur... Le sourire en coin, je lui laisse les jambes lâches pour le moment. S'il est gentil, je ne lui attacherai pas.  Y'a plus qu'à attendre qu'il se réveille. Je vérifie que la porte est bien fermée et me met à l'aise, virant cuir, pull et tee shirt, pour toucher mon flan blessé. Je range l'argent dans une armoire à clé et m’assoit, m'allumant une clope , remplissant par la même occasion un bon verre d'alcool parce que ça commence à m'intoxiquer ce que j'ai dans le flan... Je jette une œil par la fenêtre, me disant que ce monde est tellement idéaliste... tous , qui passent en bas en riant et s'amusant... ne se disent même pas qu'à dix mètres d'eux, une personne est attachée, et séquestrée. C'est si beau la vie. Mon regard se tourne vers lui, et je me pose sur mes bras croisés sur la table, la clope pendant aux lèvres, réfléchissant à ce que je vais bien pouvoir faire de ses petits courbes sexy...