Chilling Day Ft. Jun

Depuis ton arrivée tu ne comptais que sur rare personne pour te soutenir, pour te tenir compagnie à toi, Hana, la vraie, celle entière qui ne cachait rien. Bien sûr il était plus facile pour toi de te faire des amis ici qu'à Wonderland où tu vivais tel un oiseau en cage, toutefois les bonnes personnes se faisaient rare et ta méfiance n'avait fait que croître au fil des années. La vie avait décidé de t'apprendre rapidement qu'est ce que Séoul était, qu'est ce que tu avais quitté. Peut être qu'elle te donnait une leçon pour ton arrogance. Pour cette manière d'être toujours insatisfaite, de braver les lois.
Alors oui on t'avait traité de folle, de fille perdue, on avait abusé de cette innocence et de ce visage dont personne ne se plaignait. Oui les gens bons se faisaient rares et tu devais redoubler de ruse pour faire sortir la vraie nature de chacun. Mais quand celle ci était bonne, presque pure, c'était si agréable que tu n'arrivais plus à te détacher d'elle. Ca avait été le cas de Jun. Une belle gueule, un sourire doux, une voix tendre , des gestes timides, le parfait bon gars. Mais pas pour toi. Tu connaissais ces techniques et tu refusais de croire que cette image était la vraie. Tu refusais de te laisser avoir encore une fois.

Ce n'est qu'en étant las de tenter de faire ressortir un démon qui n'existait pas, fatiguée de voir la vraie nature, qui se tenait pourtant devant toi, que tu te laissas à l'aimer. Amicalement parlant, tu t'attachas petit à petit comme un chat craintif qui commençait à se laisser caresser. Tu ne sortais plus les pics, et autres formes de lames verbales. Non, au contraire tu t'appuyais lentement mais sûrement toujours plus sur son épaule;

Et vous voici. En ce jour ensoleillé et annonciateur de réconfort que tu allais le chercher. Tu connaissais son adresse sans que tu n'y ailles réellement souvent pour autant. Mais après l'annonce de ton jour off tu avais directement contacté ton ami le plus proche pour une balade, une sortie, bref une bouffé d'air où tu lâchais tout pour te retrouver simplement toi, simplement à nue et te reposer un instant. Lorsqu'il arriva vers toi tu le pris dans tes bras un instant. " Coucou toi " L'invitant à monter dans ta voiture tu te dirigeais rapidement vers un lieu inhabituel pour toi. Un temple. Connu mais peu fréquenter par ta personne tu semblais accorder de l'importance à cette visite impromptue.


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Comment faire pour être heureux ? Il avait vu un bouquin, en vitrine de librairie sur le sujet, un jour. Il l'avait longuement regardé et avait hésité à le prendre avec lui, à l'étudier. Comment être heureux ? Ce serait immense pour lui de trouver la solution. De savoir comment se détacher de tout, de rien. Comment simplement vivre sa vie sans avoir à se soucier du reste, des autres. Mais Jun était trop tourné vers eux, ces autres, pour avancer sans faire attention à eux. Il était le premier à tendre la main. Il voulait aider les autres et ça, ça changerait pas. Il voulait les soigner, et ça, ça ne changerait pas. Peut-être était-ce une façon indirecte de prendre soin de lui. Peut-être était-ce une façon de se faire pardonner. Pour ses pêchés. Ses mauvaises gestes. Son karma. Et tout le reste. Il voulait être pardonné pour ce qu'il subissait. Il était coupable des coups qui lui tombaient dessus. Parce qu'il ne faisait rien pour les empêcher. Parce qu'il ne faisait rien pour les éloigner. S'il demandait conseil, on lui dirait de partir, de tout laisser derrière lui, de refaire sa vie ailleurs. Il y avait songé... mais à quoi bon ? Tout recommencerait. Ce ne serait pas Ji Tae, ni sa mère, mais quelqu'un d'autre. Sa vie était un cercle, et Jun ne faisait que tourner en rond à l'intérieur. Alors à quoi bon partir ? A quoi bon claquer la porte pour ne plus revenir ? Tout recommencerait. Rien ne prendrait jamais fin. C'était écrit. C'était comme ça. C'était sa vie. Un passé qui appelle un avenir, qui n'est autre qu'une pale copie du présent. Autant continuer à vivre ainsi. Autant continuer à baisser le regard, à baisser la tête, à se taire. Autant continuer sa vie, aussi triste soit-elle, aussi dure soit-elle. Autant ne pas trop espérer. Ne pas courir après le changement, à effectuer ce virage pour suivre le cercle, pour le laisser recommencer. Encore. Et encore. Autant continuer à vivre chaque jour comme le précédent. Et si un jour il en venait à ne plus se réveiller ? Ca l'effrayait mais quelque part... il se disait que c'était peut-être la seule solution pour briser le cercle. Pour casser la machine, rayer le disque. Pour qu'il arrête enfin de tourner dans ce foutu rond.

Autant profiter de ses jours de repos, comme aujourd'hui, pour passer du temps avec quelqu'un qu'il appréciait. Il laissait le quotidien à l'appartement, portant malgré tout avec lui ces marques qui fanaient sur sa peau. Ce bleu qui virait au violet. Cette trace qui devenait transparente mais qui gardait en elle la douleur. Un sourire orna directement ses lèvres, ses bras enlaçant tendrement son amie. « Coucou », lui répondit-il. Il grimpa dans la voiture ensuite, un simple regard en arrière. Une habitude. Mauvaise habitude. Toujours regarder derrière lui. « Tu vas bien ? », il tourna son visage vers elle, concerné. « Le travail se passe bien ? Pas trop fatiguée ? », il lui offrit une douce esquisse, le visage à peine penché sur le côté, passant ses phalanges ses propres bras couverts d'un petit gilet. « On a de la chance il fait bon aujourd'hui. Pas trop chaud, pas trop froid, juste bon », commenta-t-il en observant le ciel, les nuages, le paysage. Ils allaient pouvoir se balader tranquillement, profiter tranquillement, vivre tranquillement le temps de quelques heures. Il sortit de la voiture une fois garée, levant les yeux vers le ciel, savourant la fraîcheur du vent qui venait chatouiller sa peau, savourant cette pseudo odeur de liberté et de calme.