lost in this maze — wheein

|	lost in this maze ; @kim whee in

— Les traits de son visage habituellement tirés pour afficher un sourire naïf sur ses lippes, il en était bien le contraire actuellement. Une drôle de moue triste s’était installée sur son faciès, et une certaine incompréhension qui se lit aisément dans ses yeux. Ceux-ci fixent les portiques qui se trouvent juste devant lui ; pourquoi ne s’ouvraient-elles pas ? Que faisait-il de travers ? Non, il ne remarquait pas qu’il passait sa carte au mauvais endroit. Ce qu’il devait l’air idiot ! Et les souffles exaspérés des Séoulites qui attendent derrière lui, et leurs doux jurons qu’il n’aurait jamais imaginés, tout ça qui augmente son stress alors. C’est qu’il en aurait presque les larmes aux yeux, l’idiot. Il n’est pas encore tout à fait habitué à ce drôle de style de vie, et il n’avait pas encore l’habitude de se déplacer sans Bae Ran à ses côtés ! Sa vie à Wonderland était bien différente ; lui qui n’avait jamais du sortir de cette si haute tour, mère qui lui apportait toujours ce dont il avait besoin. Et puis, toutes ces histoires qui lui faisaient froid dans le dos qu’il n’osait demander à sortir. Mais la seule fois où il l’aura fait, l’inconscient s’était perdu, un peu comme aujourd’hui. C’était là une des première fois qu’il sortait seul, si loin de l’appartement qu’il partage avec son ami, et encore une fois, il était au point de se perdre. Tout ça parce qu’il a voulu rejoindre ses amis de l’université sans attendre que Bae Ran lui indique le chemin du retour, parce qu’il voulait prouver qu’il s’en sortirait seul, égo de malheur. Et finalement, il s’éloigne des portiques, Ji Bin, laissant passer les autres usagers des transports en commun devant lui, afin de ne pas les bloquer, c’est qu’ils semblent si pressés. Il s’excuse brièvement, leur offrant une légère révérence pour ponctuer ses excuses. Et finalement, l’idiot n’arrive même plus à se faire une place dans la file, bousculant même une jeune femme dans la foule. Et sans même prendre le temps de regarder son visage, il s’incline vivement. « Je suis vraiment désolé, excusez-moi.. » qu’il s’empresse de lâcher.

|	lost in this maze ; @seon ji bin

— il est clair que les transports en commun et wheein ne filent pas le parfait et grand amour. elle n'apprécie pas la foule. comme n'importe qui, sûrement. après tout... qui raffole des odeurs de sueur dans un véhicule où les gens sont tous empaquetés comme du bétail ? personne. l'espace privé n'est pas respecté, le nombre de personne est si grand qu'il est parfois difficile de respirer... non. vraiment. les transports en commun n'ont rien pour plaire. cela dit, la méchante reine est parfois contrainte de les utiliser. lorsque la circulation à la surface est aussi rapide qu'une course d'escargots, il n'y a pas d'autres choix que d'emprunter les sous-terrains et leurs métros. c'est le cas, aujourd'hui. et, manque de chance... il semblerait qu'en bas aussi, le monde va au ralenti.

arquant un sourcil, la mannequin s'étonne de la queue. il y a toujours une légère attente, mais, les files défilent rapidement. normalement. après tout... il suffit de glisser sa carte, de passer le portique et de récupérer son ticket de l'autre côté. rien de bien sorcier. les portillons sont en pannes ? se demande-t-elle alors que, perchée sur ses talons hauts, elle cherche à y voir plus clair sur la situation.

c'est ainsi qu'elle remarque un garçon. la raison de toute celle file en surplace. et elle ressent un étrange sentiment se traduisant par son cœur ratant un battement. cette sensation, elle la connaît, depuis les années. une impression de connectivité. d'attirance comme un aimant. il est comme elle. du moins, potentiellement. cela ne reste qu'un pressentiment. mais, en y réfléchissant bien... tout dans son aura de petit agneau perdu au milieu du troupeau semble faire sens. il se pourrait bien qu'un nouveau chapitre de chasse commence.

du mieux qu'elle peut, la méchante reine s'avance. le garçon semble avoir abandonné et nage à contre courant. c'est ainsi que les deux finirent par se croiser, le petit déboussolé la heurtant sans faire exprès. wheein profite de l'occasion pour le retenir en lui agrippant le poignet. sans trop serrer. elle ne voudrait pas que cela passe pour une quelconque tentative d'agression. et, avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit, elle répond à l'interrogation qui brille dans son regard. « suivez moi, je vais vous montrer. » relâchant aussitôt son poignet, elle se tourne en direction des portiques et jette un coup d’œil par dessus son épaule pour s'assurer qu'il la talonne. une fois devant l'épreuve que le pauvre garçon n'a pas su passer, elle sort sa carte et la glisse dans la fente prévue à cet effet. « vous posiez la carte sur le dessin qui représente la carte, mais... ce n'est pas sans contact, vous voyez ? il faut l'insérer. c'est pour ça que vous n'arriviez pas à passer. » les portes s'ouvrent et là voilà de l'autre côté. elle s'efforce alors à sourire, brisant ses airs toujours si austères. se montrer agréable pour obtenir ce dont elle a besoin. c'est comme ça que ça marche. « à vôtre tour. » son ton est encourageant, presque maternel. pour lui montrer qu'elle n'est pas énervée, contrairement aux autres passagers qui râlaient. pour lui faire comprendre que ce n'est pas si grave de se tromper. pour l'amadouer.

|	lost in this maze ; @kim whee in

— Et il semblait si désespéré, ou même désemparé. Les plaintes des usagers qui l’oppressaient bien plus qu’il n’y paraissait, et cette foule qui commençait à l’empêcher de bouger comme il le souhaitait le ferait presque paniquer, maudite claustrophobie. Et le regard sur le sol, il essaye de s’échapper de ce regroupement, mais il heurte malheureusement une dame, et ce sont des excuses instantanées qui s’échappent de ses lèvres. Et il n’a le temps de s’enfuir, une main vient s’enrouler autour de son poignet. Il met quelque secondes à s’en rendre compte, et puis ses orbes se relèvent sur la personne qui vient de l’attraper. Ses yeux presque larmoyants s’écarquillent ; il s’agissait de la jeune femme qu’il venait de bousculer. Et elle semblait avoir aperçu sa détresse, elle semblait vouloir l’aider dans sa galère. Alors un léger sourire se glisse sur ses lèvres fines, un visage quelque peu soulagé peut-être, finalement il ne restera peut-être pas coincé là tout seul, peut-être qu’il n’allait pas devoir appeler Bae Ran en panique, le faire venir jusqu’ici pour l’aider. La cadence de son rythme cardiaque diminue un peu, et il retrouve un peu d’espoir aussi, l’espoir de s’en sortir sans trop de problème. C’est qu’il allait pouvoir raconter ses exploits à son colocataire une fois rentré ! Il suit alors la demoiselle, et ses yeux s’attardent sur ses moindres mouvement, observant comment donc fonctionnait ces fameuse portiques. Et il écoute, aussi, les explications qu’elle lui donne, les enregistrant précieusement. Et il retrouve des similarités entre les dires de Bae Ran toute les fois où ils prennent le métro ensemble. Il retrouve doucement son sourire si sincère, Ji Bin, il reprend un peu confiance. Et alors il imite les gestes de sa sauveuse du jour, et il glisse alors son ticket dans ladite fente, le récupérant alors en passant entre les portillons qui s’étaient donc ouvert. Et il est comme d’habitude ébahi par la technologie de ce monde, ses yeux se remplissant d’étoiles quand il réalise qu’il se retrouve de l’autre côté des portes. Il s’incline vivement de la jeune femme. « Merci beaucoup ! » s’exclame-t-il, peut-être même avait-il presque crié. Son sourire jusqu’aux oreilles retrouvé, il est prêt à reprendre son chemin comme il avait prévu de le faire initialement. Il jette alors un rapide coup d’œil aux cartes des métros pour être sûr de lui. Mais, toutes ces lignes qui vont dans tous les sens, et tous ces noms de stations différentes…. Il a bien peur de s’embrouiller l’esprit. Alors il essaye de retrouver celle qui l’avait aidé quelques minutes à peine, avant d’essayer de la rattraper. « Excusez-moi ! » qu’il lui adresse timidement, bien peur d’abuser de sa gentillesse. « Je dois me rendre à la station d’hongkik..., qu’il bafouille presque, normalement je n’ai qu’une ligne à prendre, mais si vous pouviez m’aider à m’en assurer …. ? »

|	lost in this maze ; @seon ji bin

— une fois de l'autre côté, l'épreuve redoutable enfin passée, le garçon la remercie vivement. son visage étant orné d'un immense sourire, digne d'un grand enfant. cela lui rappelle quelqu'un, bizarrement. quelqu'un pour qui amour et haine se mêlent. tant de joie, trop de joie... wheein trouve presque ça écœurant. et pourtant... c'est peut-être bien une once d'attendrissement qu'elle ressent. disons qu'elle a fait sa bonne action de la journée. pour ne pas dire qu'elle l'a presque fait avec plaisir, suite à cette réaction. « c'est normal. » se contente-elle de répondre en le regardant se perdre face aux plans. elle le scrute vaguement, cherchant à deviner. deviner qu'il est réellement. il semble si naïf et innocent. wheein efface presque instinctivement la plausibilité d'un personnage "méchant".

elle sort de ses réflexions de chasseuse lorsque le déboussolé vient de nouveau lui parler. il demande son aide, hm ? voilà qui est parfait. cela lui accordera plus de temps pour lui parler. pour l'analyser. pour le percer à jour. elle n'aura pas à la suivre de loin, en toute discrétion. un faible sourire lui échappe. elle aime lorsqu'on lui facilite la tâche ainsi. « le hasard fait bien les choses. » ment-elle à merveille. « je m'y rends également. il faut prendre cette ligne. » indique-t-elle en posant le doigt sur l'un des traits colorés du plan. la méchante reine lui intime, ensuite, de le suivre. se rendant calmement jusqu'au quai adéquat. « vous n'êtes pas d'ici, n'est-ce pas ? » la légère lueur dans son regard semble tout dire. semble le trahir. il est définitivement comme elle, elle en est sûre. wheein poursuit alors, lui offrant le moyen de rebondir sur ses mots et se construire une défense. « moi aussi, je ne viens pas d'ici. je vivais en campagne. le métro, l'hyperactivité de la vie urbaine... tout ça m'a aussi demandé un temps d'adaptation. mais on s'y fait, vous verrez. »

|	lost in this maze ; @kim whee in

— Il sourit de plus belle, comme l’idiot qu’il peut être parfois, quand la jeune femme accepte de l’aider une nouvelle fois. La ligne qu’elle lui indique, c’est bien celle qui avait l’intention de prendre, et il est alors bizarrement fier de lui. Il la suit alors à la trace, afin de ne pas la perdre dans la foule. Et il trouve en elle un certain réconfort, étrangement, autre que celui que Bae Ran lui apporte. Un réconfort qui semble lui rappeler celle qu’il a longtemps appelé « Mère », quel sentiment étrange ; cette jeune femme qui pourtant rien de plus qu’une étrangère pour le moment. Et quand il entend sa question ; il secoue négativement la tête, presque par automatisme, c’est qu’on lui a si souvent demandé. Et ses mots le rassurent même encore un peu plus, elle aussi avait donc connu des situations comme celle-ci ? C’est que ça faisait du bien, de savoir qu’il n’est pas le seul à connaître cette détresse, et surtout, de voir qu’il était possible de s’en sortir. C’est qu’elle lui redonnait même confiance ! « J’espère pouvoir m’adapter aussi bien que vous ! » qu’il lui répond alors, avec toute la sincérité de son cœur. « Mais je me connais, ça risque de prendre encore du temps » rigole-t-il ensuite. Et la folle idée que sa sauveuse vienne d’aussi loin que lui, du même monde que le sien, ne lui effleure même pas l’esprit, qu’il est naïf, le bougre. Et pourtant, c’est qu’il a tout de même cette si étrange sensation qu’ils sont les mêmes, bien trop similaire ; est-ce pour ça qu’elle lui inspire autant confiance ? « Vous avez mis longtemps à vous y faire ? » ose-t-il demandé, vilaine curiosité bien trop intense. Et puis le fameux métro fait son entrée dans la station, et Ji Bin attend sagement son tour d’entrer dans le véhicule dans la file aux abords des portes, laissant bien entendu la demoiselle passer devant lui, veillant même à ce que cette dernière ait une place assise. Si seulement il savait, qu’il sympathise avec une redoutable chasseresse. Si seulement il se doutait, que toute cette gentillesse n’était que façade et mascarade ;  ô cruelle naïveté.[/i]