helping hand – ft. ayana

je me mets en route!!
à peine son sms envoyé, le lièvre prépare ses maigres affaires. fourrant le peu qu'elle possède, son strict nécessaire, dans son sac de toile. parfois, c'est à se demander comment le tote bag survit au temps et aux intempéries. de base, il était fait de tissu blanc. maintenant, il est moucheté dont ne sait trop quoi. il doit sans doute y avoir des traces de peinture, des tâches d'encre ou de café mélangé à de banales marques de saleté.

enfouissant sa chevelure (dont la teinture rose a fortement dégorgé) dans son bonnet, elle s'emmitoufle dans sa petite veste avant de s'enrouler dans sa couverture. lorsque l'on a pas de manteau d'hiver, on fait avec les moyens du bord !

s’accroupissant pour être à hauteur de son chien, elle le caresse avec toute la tendresse du monde avant de se redresser en s'étirant. « t'es prêt à aller voir ayananas, cookie ? ~ » le berger allemand aboie gaiement en guise de réponse, ce qui a le don d'arracher un sourire à l'artiste fauchée. « super alors, on y va ! »

dans la rue et le métro, la wonderlandaise ne passe pas inaperçue. une petite mine timide peinturlure son visage tandis qu'elle essaye de se faire toute petite, épaule rentrées. le temps à beau passer, elle n'est toujours pas très à l'aise avec le regard d'autrui. surtout lorsqu'elle se doute qu'il n'est pas souvent très positif à son égard. « bah quoi ? j'ai froid... » traverse de manière presque inaudible la barrière de ses lèvres, comme si elle cherchait à se justifier face au monde entier. faudrait qu'elle pense à demander un bon gros manteau divers, lorsque ses clients fortunés proposent de lui faire un cadeau en récompense à ses services. parce que des vêtements, elle en gagnent de cette manière là... mais, ce sont des tenues qui vont de paire avec l'escorting. c'est très joli, la lingerie, les jupes cintrées et les hauts dentelés... mais, c'est légers. c'est pas avec ça qu'elle se préservera du froid.

portiques passés furtivement (car, lorsqu'on manque d'argent comme teah, on apprend comment frauder dans les règles de l'art). le lièvre de mars quitte les bouches de métro bondées et arpente encore quelques rues et avenues. elle est bientôt arrivée à destination. enfin... si son sens de l'orientation le veut bien. elle à cette fâcheuse tendance à ne pas savoir se repérer. boire et fumer n'aidant pas les choses, sûrement. heureusement que cookie est un chien atrocement intelligent. qu'est-ce qu'elle ferait sans lui, sérieusement ! il s'arrête net devant la boutique d'ayana. s'il n'avait pas aboyé comme pour lui intimer de regarder autour d'elle, teah serait passée devant sans tilter. « oh ! bien vu mon beau ! t'es le meilleur ! » et, face à la chapellerie, teah réarrange maladroitement sa silhouette dans le reflet des vitrines. voulant bêtement se montrer présentable quand bien même ayana la déjà vu dans tous ses états plus d'une fois. son doigt appuyant plusieurs fois sur la sonnette, parce que cela l'amuse autant que c'est devenu son signe de reconnaissance. car, après tout... qui d'autre violente le bouton de la sorte ? transformant le banal "dingdong" en "dididididingdong" ? « eh, cookie ? tu es sage, hein ? tu cours pas partout, tu sautes pas sur ayana unnie. t'as les coussinets tout sale, tu vas tout dégueulasser si tu fais le foufou. » teah espère dur comme fer que l'animal comprend ses paroles. parce qu'il est jeune. et les jeunes chiens font la fête chaque fois qu'ils reconnaissent quelqu'un. mais, teah s'en voudrait beaucoup s'il salissait tout. déjà qu'elle se tape l'incruste chez la chapelière, elle ne voudrait pas en rajouter une couche...

Son portable tout juste déposé sur son plan de travail, la brune arborait un grand sourire, probablement provoqué par les messages qu'elle venait de recevoir. C'est de bon cœur qu'elle sifflotait ce soir, Aya', ce qui devenait de plus en plus rare d'ailleurs. Mais ce soir, elle avait hâte, hâte de pouvoir recevoir quelqu'un. Elle ne l'avait pas vraiment dit, la brunette, mais recevoir un message de Teah, un peu plus tôt, lui avait réellement fait plaisir. C'était toujours comme ça, elle s'agitait comme une puce lorsqu'elle recevait un SMS sur son téléphone portable, et quand elle voyait le nom de la jeune artiste, c'était encore pire. Pourquoi ? Simplement parce qu'elle se sentait vraiment à l'aise avec elle, c'était tout, pas besoin d'artifices, pas besoin de prétendre être quelqu'un d'autre non plus, rien qu'une amitié sincère entre deux semblables. Un peu plus tôt, après la réception du message l'informant que le jeune peintre allait passer, la chapelière s'était empressée d'aller préparer sa salle de bain, y installant tout un tas de gels douche colorés pour le plus grand confort de Teah. Elle lui avait aussi mis trois grandes serviettes pour s'assurer qu'elle n'attrape pas froid en sortant. Après tout cela, notre cher chapelier s'était adonné à son activité favorite : préparer du thé. Pour cette occasion spéciale, c'est un doux mélange de vanille et de citron qu'elle avait décidé de choisir, l'un de ses thés favoris, très sûrement. Et voilà qu'assise à sa table de cuisine, après y avoir installé le tout, qu'elle tapait son index et son majeur contre le bois, n'attendait qu'une simple chose, que le bruit de la sonnette résonne enfin.

Attendre, cela n'était pas son fort, et surtout pas assise à une table sans pouvoir trop bouger, alors elle avait plutôt choisi d'aller préparer quelques draps au cas où Teah resterai pour la nuit, au lieu de ne rien faire. Aya le savait déjà, la jeune femme allait dire qu'elle ne souhaitait pas l'importuner plus que ça, mais elle comptait peut-être bien essayer d'insister au maximum. Un regard en direction de ce grand couloir au dessus de la boutique, son chez-elle. Un peu grand pour une personne, très vide. Elle avait l'impression d'être petite, parfois, de se sentir bien seule. Pour cela que lorsque qu'on venait lui rendre visite, la jolie brune espérait pouvoir garder la personne un peu plus longtemps à ses côtés. Surtout s'il s'agissait de Jibin, ou de Teah comme dans le cas présent. C'est un bruyant ding, suivi de beaucoup d'autre qui la fait revenir à la vie réelle, accourant rapidement à l'étage du dessous, elle attrape rapidement ses clés pour les placer dans la serrure, les retournant plusieurs fois sans arriver à ouvrir la porte. Elle a beau posséder le bâtiment depuis presque deux ans, Ayana, elle ne comprend toujours pas comment fonctionne la maudite serrure de la chapellerie. Là, derrière la porte vitrée un peu opaque, elle peut voir une silhouette, ce qui, forcément, donne naissance à un doux sourire sur son visage, de même pour cet aboiement qui résonne ensuite. Elle commence à s'énerver un peu sur la serrure, avant de réussir à ouvrir la porte dans un bruit sourd qui la décoiffe légèrement au passage. « Désolée.. Je crois que je vais vraiment devoir appeler quelqu'un pour réparer ça, haha.. Teaaaaah !! » Ni une, ni deux, elle saute vite au coup de l'artiste pour l'enlacer pendant quelque seconde avant de s'abaisser en face du canidé tour sage aux côtés de sa maîtresse. « Oh et tu as amené Cookie aussi ! ~ Salut toi ! » Forcément, l'un ne faisait pas la paire sans l'autre, non ? Le pauvre chien fut assailli de caresses et gratouilles en tout genre. « Laisses moi saluer ta maîtresse un peu, aussi, elle va finir par croire que je suis plus heureuse de te voir toi qu'elle. » La fameuse maîtresse, elle avait l'air bien frigorifié d'ailleurs, c'était cruel de la laisser dehors si longtemps. « Tu entres ? Tu as de quoi te réchauffer un peu à l'intérieur, si tu veux. » Et part quelque chose, forcément, c'est de thé dont elle parlait.