panic! at the cine – ft. libre

le cinéma, un plaisir que la ceo s'accorde rarement. ce n'est pas en raison des prix en augmentation, ni même à cause d'un manque de temps. mais, par pure fatigue du peuple, tout simplement. avouons-le franchement ! qu'y a-t-il de plus agaçant que devoir supporter la présence des gens ? les bains de foule, très peu pour elle. madame est au-dessus de tout ça ! ou simplement très nombriliste et superficielle. au choix.

elle se détache du décor, avec son tailleur cintré qui épouse parfaitement les courbes de son corps. à croire que c'est une femme d'affaire qui s'est égaré à travers la capitale et son immensité. mais, non. c'est juste que wheein est comme ça, à aimer se mettre en valeur qu'elle soit au travail, sur son temps libre ou seule à la maison. elle commence à taper impatiemment du pied. cette file d'attente est lente, si leeeente, vous y stagnez.

alors qu'elle marmonne entre ses dents, son visage se tirant en un air quelque peu impatient, un homme sort de nulle part avec ses clics, ses clacs et tout son bazar. la méchante reine arque un sourcil, à la fois intriguée et désespérée. est-ce qu'un illusionniste de rue est vraiment en train de s'installer tranquille dans le hall d'un cinéma pour faire ses tours de passe-passes ? mais que fait la sécurité...

le magicien semble vouloir "égayer l'attente" d'après ses propres dires. wheein roule du regard et regarde autre part. il ne manquerait plus qu'il la prenne en guise de cobaye. « vous ! » elle serre la mâchoire. c'est toujours lorsque l'on pense trop fort "pas moi" que cela tombe sur nous, n'est-ce pas ? quel mauvais karma. elle lui accorde un regard las. mais, cela ne le décourage pas. il lui parle de réceptibilité et d'hypnose, elle n'écoute que d'une oreille. « désolée mais je ne crois pas en ce genre de choses. » malgré tout, elle joue le jeu histoire d'être tranquille par la suite. elle fixe l'index de l'hypnotiseur comme il le lui demande. et quelle fut sa surprise lorsqu'au bout du décompte et du claquement de doigts, la perplexe se sentie réellement sombrer dans un sommeil forcé.

Le temps pouvait être long, parfois. Et c’était dans ce genre de situation que l’on s’en rendait le plus compte. Pourquoi était-il là, déjà ? Ah, oui. Ji Bin avait insisté pour retourner au cinéma, après avoir manifestement apprécié la première séance de sa vie, quand Bae Ran l’y avait amené, quelques semaines plus tôt. Il n’avait pu lui dire non, au bout d’un moment. Le laisser se balader seul dans Séoul avait l’air encore risqué, et il craignait malgré tout que quelque chose lui arrive s’il n’était pas à ses côtés. Peut-être que d’ici quelques mois, tout irait pour le mieux, et Bae Ran pourrait retrouver un peu de son temps libre ? Alors ils en étaient là, à attendre, à observer un homme - comme il avait déjà pu en croiser auparavant - installer des affaires, comme s’il s'apprêtait à faire un spectacle au public qui patientait dans le calme. Un magicien ? C’était pour épater les enfants, ça. Son regard se posa sur la femme derrière lui qui semblait finalement se mettre à jouer le jeu. Sérieusement ? L’étudiant soupira, se questionnant sur le fait de savoir si oui ou non il existait une expérience plus atroce que celle-ci. Il n’aimait pas trop ce genre de chose, parfaite arnaque à ses yeux. Pour lui, la magie n’existait qu’en provenance de wonderland. Le reste, sur terre, n’était que résultats scientifiques et démontrables, ce n’était pas possible d’agir de la sorte sur l’esprit de quelqu’un. Le pire, c’est qu’il aurait volontiers pu y croire, si seulement il n’était pas aussi rationnel et pied à terre. La magie n’existe que dans les contes, les livres d’images, et à wonderland. Elle non plus n’était pas vraiment persuadée, d’ailleurs. Et pourtant… Il la voit sombrer, presque vaciller, comme si le claquement de doigts du charlatan avait véritablement fait effet, que ses mots avaient ensorcelés la demoiselle qu’il s’empresse de rattraper avant qu’elle ne tombe.

Elle s’est endormie. Comme ça. Parce qu’il lui avait simplement demandé. Comment était-ce possible....? Et c’est qu’elle ne semblait pas vouloir rouvrir les yeux, pas même lorsque le brun tenta de la secouer doucement pour la ramener parmi eux. Incrédule, il avait levé les yeux en direction de l’hypnotiseur, comme s’il attendait une explication à ce qu’il venait de se passer. “Elle s’est endormie ?” Une question qui sonna tout comme une affirmation, un mélange des deux, en fait. Elle avait rejoint Morphée, comme par magie.

La joie se lisait sur son visage comme une évidence, accompagnée d’une légère impatience. De toutes ses récentes découvertes et expérience depuis le début de son séjour au milieu des séoulites, le cinéma devait bien être sa favorite. Ce si grand écran, ces émotions apportées par la cinématographie, l’avaient tellement marqué. Si bien, qu’il avait insisté à nombreuse reprise son heureux colocataire pour l’y emmené une seconde fois. Et aujourd’hui, il y avait céder, emplissant le cœur du plus jeune d’une joie intense. Et si d’ordinaire il ne ten ait jamais en place, il était à un niveau bien supérieur actuellement. Ses yeux observent les moindres recoins du lieu, s’attarde sur chaque détail, chaque visage, chaque objet. Et surtout, cette si longue file d’attente qui se trouvait devant lui, lui arrachant une légère moue quand il réalise qu’il allait devoir patienter pas mal de temps. Et il regarde l’heure qu’affiche son téléphone portable plusieurs fois dans la même minute, avant de le ranger dans la poche de son pantalon. « Y’a toujours autant de monde au cinéma ? » qu’il glisse alors doucement à son aîné, bien que cela ne reste pas moins une réflexion qu’il s’adresse à lui-même aussi.

Et puis il remarque que le monde autour de lui s’agite un peu, des messes basses qui se font un peu entendre, et tous les regards qui se tournent tous dans la même direction. Vers un seul et même homme, et Ji Bin il le regarde aussi. L’homme s’installe non loin de la file, et sert un grand discours à son nouveau public. Et le garçon, il essaye de voir ce qu’il se passe par-dessus les têtes qui sont venu se mette devant lui. Et y’a cette jeune femme aux traits sévères qui est choisie parmi la populace, et qui ne semble pas vraiment convaincue des histoires racontées par le possible charlatan. Mais elle se prête au jeu, et l’étranger est d’autant plus intrigué ; lui qui n’a jamais aperçu quelconque magie en dehors de wonderland. Et soudainement, il voit cette jeune femme vaciller, l’équilibre perdu. Son reflex aura été d’essayer de la rattraper, mais son ami fut bien plus rapide que lui, et c’est un soupir de soulagement qui s’échappe de ses lèvres ne la voyant pas s’effondrer sur le sol. La demoiselle semble dormir, comme par magie. Les yeux de Ji Bin s’ouvrent grands, alternent entre l’endormie et l’endormeur. Il pianote vite fait sur son téléphone ; il prend le temps de dire à l’une de ses amies de venir voir ça tellement il n’en croit pas ses yeux. Et finalement le brun retrouve son sourire, son enthousiasme. Il lève haut le bras, alors que tout le monde est encore pris dans l’effet de surprise, et de sa voix presqu’aigüe, il se fait entendre : « À mon tour, à mon tour !! » 

en fait, il avait juste vu un petit garnement soupçonné depuis pas mal de temps d’avoir fait partit de la bande de fanatiques de blanche neige, en soi, l’un de ces lourdauds de nains dont il connaissait mal les ambitions, pour en venir jusqu’à gentiment s’approprier les billets d’un anonyme tout aussi poliment enfermé dans les toilettes pour comme une fleur s'incruster dans la file d'attente avec les popcorns de ce même type. parfois, circonstances obligent, aujourd’hui, il n’y avait plus eu de place. en même temps, ne travaillait-il pas pour la sécurité des humains ? « lol… » rien qu’en pensant à cela, un rire moqueur illumina son visage d’un sombre de coquineries, puisque sachant pertinemment qu’en aucun cas son choix n’avait été fait en accord avec l’une de ces excuses saugrenues dont ses supérieurs se servaient pour pouvoir assouvir leurs propres désirs. lui, il n’avait d’yeux que pour les natifs de son propre conte, ceux qui le détestaient, sans franchement s’occuper des autres. d’ailleurs, il ne faisait jamais rien de leurs vies par lui-même, il les refilait toujours à ses collaborateurs, à eux le sale boulot. ses mains ne devraient servir qu’à faire des passants de la légende arthurienne, un véritable enfer. pourtant, il n’en avait encore trouvé aucun, et il désespérait à chercher des personnes pour lesquelles il n’avait aucun intérêt particulier. en plus, il avait complètement perdu de vue celui qu'il cherchait. « misère, je ne vois absolument rien. » comment allait-il pouvoir identifier sa cible ?

et voilà que maintenant, un timbré se mettait en avant pour se faire de la pub sans l’autorisation du cinéma. passionnément, il avait mis du popcorn entre ses lèvres, appréciant quand même l’idiotie du moment. qui aurait deviné qu’avant la diffusion de ce film pourri on aurait eu droit aux combines d’un illusionniste encore plus bourré de croire que- « mais c’est… » ses pensées s’étaient faites encore plus rieuses de voir la jeune femme tomber dans un piège aussi ridicule que celui-là. au simple fait de la savoir endormie comme une amatrice, il rigolait plus que ce que ses cordes vocales lui permettaient de faire, faillant même de s’étouffer par-dessus le marché. de là où il était, il ne pu s’empêcher de lancer plusieurs popcorns en direction du magicien, mais certains d’eux avaient fini par atterrir sur la tête d’un attendant malchanceux. « oups ? » il fit comme si de rien n’était.

cours, cours, dépêche toi. C'était ce genre de fille, Aya', celle qui accourait quand un ami ou un proche la sollicitait, urgences ou non. Alors quand Jibin lui avait demandé de le rejoindre, car il semblait se passer quelque chose d'intéressant au cinéma, la jeune femme avait vite fermé boutique pour venir. Tant pis pour les affaires, les amis passaient bien avant. la voilà donc haletante sur le trottoir, en train de prendre une pause parce qu'elle avait couru dans tout Jongno. Elle n'avait pas réfléchi d'ailleurs, peut être que le bus aurait été bien plus pratique.. Mais les transports en communs la mettaient mal à l'aise, elle ne supportait toujours pas de se sentir épier par-derrière, elle, probablement considérée comme trop originale pour certains. Puis on lui disait souvent que la marche aidait à forger l'esprit.. Un dicton très sûrement stupide, mais elle aimait les choses stupides et sans fondement elle, Ayana. Le cinéma, elle ne s'y était pas rendu depuis un bon bout de temps la brunette, le bâtiment était immense et lui faisait un peu peur, et les masses de monde très souvent présentes avaient le don de l'angoisse tout particulièrement. Pourtant, elle s'était déjà rendue à une séance accompagnée d'une connaissance, mais se remémorer de cet événement était.. un peu compliqué. En effet, il se pourrait que la chapelière ait piqué une crise de panique en plein pendant le film d'horreur qui était diffusé. Quelle idée aussi, de lui proposer un film en 3D, à elle qui ne connaissait pas encore cette technologie !

Enfin arrivée devant le fameux cinéma, elle sentait presque ses poumons la lâcher à l'intérieur de sa cage thoracique, mais malgré ça, Aya était quand même entrée, soufflant en voyant le monde qui s'affairait dans un coin de la file d'attente. Effectivement, il semblait y avoir quelque chose à voir.. mais quoi ? Et puis, avec ce monde, retrouver Jibin risquait d'être bien compliqué.. Slaloment entre les gens, la brunette pu se frayer un chemin vers ce qui s'apparentait à un petit attroupement de monde alerter par quelque chose. Elle se mit sur la pointe des pieds, observant entre les épaules pour dénicher son ami qu'elle n'arrivait pas encore à apercevoir. Au moment de bouger, elle pu sentir quelque chose atterrir entre ses mèches de cheveux, quelque chose de collant qu'elle retira forcément de suite. "excusez moi.. vous.. oui c'est ça, vous ! ça va pas ?!" Pourquoi est-ce qu'il la bombardait de pop-corn, lui, encore ? C'était quoi, son problème ?? C'est qu'elle s'apprêtait à lui envoyer une soufflante, la wonderlandaise, mais en remarquant le garçon qu'elle recherchait juste derrière l'autre abruti jeteur de popcorn, elle ne put s'empêcher de le bousculer pour sauter au coup de Jibin, d'ailleurs accompagné de son mystérieux colocataire qui l'intriguait toujours trop. "EH, BIBINE !" La furie brune lâcha tout de même le pauvre garçon pour ne pas l'étouffer, l'interrogeant sur la nature de sa venue ici. "Qu'est ce qu'il y a de si bien à voir alors ? Montre, montre, je veux voir ça aussi ! Ce n'est pas un film j'espère, hein..? Ou alors, pas le truc avec les grosses lunettes qui rendent les choses réelles.., s'il te plait.." Pas besoin d'explications au final, en levant les yeux Ayana avait pu comprendre ce qui poussait tout le monde à se réunir ici. Il avait l'air étrange, ce prestidigitateur, mais comme son cadet, la jeune femme semblait un peu curieuse d'en voir plus. Elle ne tarda pas à remarquer la première victime du magicien, d'ailleurs.. "euh... qu'est ce qu'il lui est arrivé..?"