Girl let me know.

Soirée classique.

C'était souvent comme ça ces derniers temps ; les soirées n'étaient plus autant animées qu'avant. Plus de sorties, plus de fêtes, plus d'abandons dans les bras d'inconnus. Moins d'euphorie, moins de risques, moins d'adrénaline d'une vie dangereuse et insouciante. L'âge l'avait peut-être gagnée finalement, peut-être avait-elle mûri, ou peut-être s'était-elle lassée. Ou peut-être s'était elle finalement complue dans le confort d'un quotidien, d'une petite routine, à l'aise dans ses habitudes qu'elle ne voulait finalement plus tellement chambouler. Parce que sa vie traçait son train, parce qu'elle avait son emploi finalement stable, parce qu'elle traversait ses journées sans vraiment les différencier. Et parce que pour ce qui était des seuls vrais plaisirs de la vie, pour ce qui était de la chair, de la luxure, pour ce qui était la recherche d'atteindre les cieux, son partenaire le plus régulier avait finalement fini par lui suffir. Il y avait beau n'avoir entre eux qu'une amitié profonde qui les liait entre deux rencontres brûlantes et humides, il y avait beau n'avoir aucune trace d'un quelconque sentiment plus fort, il avait fini par être quasiment le seul pour elle. Alors finalement, peut-être que son quotidien devenait routine, et peut-être qu'avec son quart de siècle, elle finissait par s'aclimater à une vie rangée.

Alors ce soir elle n'était pas sortie. Elle était restée chez elle, dans son petit appartement, et n'avait pas prévu grand chose. Pas de folies, simplement une douche, un repas, un film. Quatre ans qu'elle était à Séoul et elle se sentait comme si elle avait toujours vécu dans cet univers, qu'elle adorait et qu'elle ne quitterait pour rien au monde. Elle s'y sentait bien, autant quand elle était dehors que quand elle trainait dans cette petite maison qui était la sienne. Et quand l'eau chaude coulait sur sa peau nue, elle savait qu'elle n'en repartirait sûrement jamais.

Mais alors qu'elle profitait de l'agréable sensation du savon contre son corps, elle fut sortie de ses pensées par le son de la sonnerie. Fini la routine, fini ses plans de soirées tranquilles, quand un simple son s'annonçait comme élément perturbateur. Le temps qu'elle réalise que quelqu'un attendait sa vene devant sa porte, que déjà, le son significatif d'un poing cognant contre le bois résonnait. Soudainement prise de panique, elle sortit de sa cabine de douche à toute allure, et pris le temps d'enfiler un simpe peignoir, sans se donner la peine de sécher ni sa peau ni ses cheveux. Et au final, c'est totalement trempée et à peine couverte, qu'elle finit par ouvrir la porte, restant tout de même un peu cachée derrière ; on ne savait jamais qui pouvait lui rendre visite... "Aaden ?" demanda-t-elle, surprise de le voir. D'habitude, quand il voulait s'abandonner dans ses bras, il la prévenait avant. Jamais il ne passait à l'improviste. Il lui reprocha de l'avoir fait attendre, alors la jeune femme lui offrit un sourire complice. "Une vraie dame doit se faire désirer tu sais."

Finalement, il sembla inquiet de l'avoir dérangée ; alors elle sortit de derrière sa porte pour se montrer comme elle était, nue sous un peignoir un peu trop ouvert et totalement trempée. Aucun complexe avec lui, il l'avait vue nue des dizaines de fois. "Je prenais une douche. Mais t'en fais pas, je suis seule." préféra-t-elle confirmer ; sûrement avait-il eu peur de l'interrompre alors qu'elle était avec quelqu'un d'autre. Ses bras entourèrent sa taille, alors la demoiselle glissa les siens contre sa nuque ferme, sachant bien ce qu'il avait en tête... Mais elle en restait tout de même troublée. Il n'était pas comme d'habitude. Il avait l'air d'aller mal, d'avoir juste besoin de s'abandonner, de s'oublier. Alors elle lui donnerait ce qu'il voulait... Mais après, elle lui demanderait des explications. Après seulement, quand il irait mieux. Un sourire doux au bord des lèvres, elle hocha doucement la tête, tirant sur sa prise autour de son cou pour l'emmener à l'abris des regards, à l'intérieur de son chez elle qu'il connaissait par coeur. "J'ai toujours du temps pour toi Aaden. Toute la nuit même, si tu veux." Un doux sourire éclaira son visage fin, avant qu'elle ne se mette sur la pointe des pieds pour rompre la distance qu'il avait imposée, et déposer ses lèvres avides sur les siennes, tout en reculant pour l'emmener dans sa chambre.