Undercover discovered ft Lee Woo Hyun

Byul jouait avec son stylo dans sa main. Sur le trajet, elle avait eu une forte envie d’écrire, alors elle avait rapidement griffoné quelques mots sur le dos de sa main. Puis une fois arrivée au restaurant, elle avait ouvert le carnet à idées qu’elle gardait toujours dans son sac et avait tenté d’écrire. Ne serait-ce qu’une phrase. N’importe quoi qui l’aiderait à retrouver directement l’inspiration, une fois rentrée et face à son ordinateur. Mais voilà, finalement elle n’y arrivait pas. Elle observait les passants, dehors, la tête posée sur sa main libre. Et elle songeait à ce rendez-vous qui ne devrait pas tarder à arriver. Si on ignorait le fait que son agent venait soudainement d’annuler son arrivée. Ce midi, elle déjeunait avec un agent et un autre auteur de sa maison d’édition. Et un éditeur, aussi, si elle se souvenait bien… Elle ne savait plus pourquoi, à vrai dire. Ses pensées étaient sans cesse obsédées par les livres qu’elle voulait toujours lire. Et ces mots qu’elle n’arrivait pas à trouver, alors même que son cerveau bouillonnait d’images, de paroles, d’actions. Une ombre la recouvrit et Byul tourna la tête, faisant face à un jeune homme qui venait de s’arrêter à sa table. Après une hésitation, la jeune femme se leva pour saluer l’inconnu. « Bonjour. Je suis Starlight et vous êtes… ? » Étant donné qu’elle avait tenu à garder son métier d’auteure secret, la libraire ne connaissait pratiquement personne dans la maison d’édition qui s’occupait d’elle. A vrai dire, il n’y avait que son agent qu’elle connaissait vraiment bien. Alors, fatalement, elle ne savait pas qui était face à elle. Et, par prudence, elle s’était présentée, en donnant son nom de plume. Pour s’assurer qu’on ne la confonde pas avec son agent…

C'était très rare, vraiment très rare que tu te présentes dans des fêtes, dans des diners professionnels qui impliquaient ton métier le plus secret. C'était plus un passe temps lié avec un hobby et une envie de partager avec le monde ton savoir. Mais quoiqu'il en soit c'"était extrêmement rare. Mais cette fois ton agent avait bien précisé qu'il serait plus que bien vu que tu t'y rendes. Tu n'étais pourtant pas prêt à éclater au grand jour ton visage, ni même à faire ami ami avec les autres gens du milieu. Tu étais bien dans ton coin, et tu comprenais que partiellement pourquoi tu étais important dans ce projet. Cependant tu ne pouvais pas refuser tout en bloc, et ton contrat titillait ta conscience te laissant alors t'habiller pour rejoindre ces gens. Ton agent serait là avait il dit ,et tu l'attendais, pour ne pas faire tout capoter. Une fois en bas de ton immeuble tu vis ton agent t'attendre dans sa voiture. Une aubaine pour toi qui profiterai d'un voyage gratuit. Pendant ce temps tu pouvais discuter de ce que tu devais faire, dire, de l'importance de ce meeting, en gros du travail. Une fois arrivé tu remettais ta veste en place en suivant ce monsieur que tu admirais pour son sérieux et son implication dans le monde social. Les codes professionnels et sociaux n'avaient plus de secret pour lui et ça t'impressionnait. Il te laissa pourtant seul aller à la table te précisant laquelle c'était avant de parler de "dernières petites tâches". Ta moue boudeuse qui le suivait du regard trahissait ta déception face à cet abandon. Mais peu importe tu te présentais face à la demoiselle qu'on t'avait rapidement indiqué. T'inclinant alors poliment tu offris un petit sourire en tendant la main. " Enchanté, je suis Lee Woo Hyun. Enfin Lee Daniel" Comment t'étais venu ce nom ? Tu n'en savais rien. Mais on t'avait dit qu'un nom occidental serait une bonne couverture, alors te voici. Lui montrant alors sa chaise tu t'inclinais légèrement de nouveau poliment. " Je vous en prie " Tu prenais également place ne sachant fichetrement pas quoi dire. Ton regard s'évaporait alors un moment pour repérer ton agent comme un appel à l'aide. Qu'est ce que tu devais dire ? faire ? Est ce que tu devais te présenter ? Ah tu n'aimais pas les diners d'affaire.

(c)boulet @"lee byul"

Byul n’avait clairement pas la tête à ça, mais elle n’avait pas vraiment eu le choix, surtout qu’elle n’était pas du style à refuser ce genre de rendez-vous, d’habitude. Face à ce jeune homme, elle se sentit presque rouillée, comme si elle se réveillait d’un rêve. Les dernières bribes de ses pensées s’enfuirent alors qu’il se présentait. Elle reconnaissait son nom, enfin son nom de plume. Il était tellement poli, ce fut la deuxième chose qu’elle remarqua. Elle n’aurait su dire s’il était plus jeune ou plus âgé, mais il était clair qu’il était très respectueux, peu importe la situation. La libraire n’avait clairement pas été à la hauteur, de ce côté-là, pour l’instant… Tentant de se rattraper, elle sourie et offrit son vrai nom : « Vous pouvez m’appeler Byul, dans ce cas. » Elle n’avait sûrement pas besoin d’expliquer la relation entre son prénom et son pseudonyme, surtout si le nom occidental qu’il utilisait reflétait le fait qu’il avait un minimum de connaissances en anglais. Une fois assis, la jeune femme eut l’envie de fuir, sa jambe droite, sous la table, se mettant à tressauter alors qu’elle ne savait ni quoi faire ni quoi dire. Enfin. Les possibles scénarios volaient dans son esprit, sans qu’elle ne parvienne à en trouver un meilleur. Le silence s’étira un peu, jusqu’à ce que la libraire se rende compte de quelque chose. « Ah… Votre agent ne vient pas… ? Le mien a eu une urgence, il ne pourra donc pas être là. » Elle espérait soudainement que lui aussi serait seul. Elle n’était pas sûre de pouvoir faire face à tant d’étrangers seule. Et elle en voulait à son agent, cet homme qui était comme un roc, lors de rendez-vous professionnels. Byul n’était pas faite pour ce genre de choses, elle sentait presque l’angoisse l’envahir, pouvait l’imaginer ramper de ses orteils aux racines de ses cheveux. Ses yeux se fermèrent quelques instants, pour chasser cette image. Lorsqu’elle les rouvrit, elle souriait, se forçant à paraître calme et polie : « Est-ce que vous savez si l’éditeur vient ? J’avoue que je ne me souviens plus très bien… » Elle tentait d’engager la conversation, d’une manière ou d’une autre…