Na Bae Ran ☾ Don’t make me lost in the dream

Bae Ran n’a jamais été très perturbateur, lorsqu’il était gamin. Comme tout enfant de son âge, il lui arrivait de faire une bêtise par-ci, une bêtise par là. Mais une fois, jamais deux. Parce qu’il comprenait directement les erreurs qu’il faisait ; ses parents ne l’avaient jamais repris à deux fois. Il avait ce côté sérieux qui le rendait un peu distant des autres enfants, il savait ce qui était bien, ce qui ne l’était pas. Peut-être était-ce là l’influence familiale qui jouait sur l’éducation du petit… Une pression exercée sans même que les parents ne s’en rendent compte. Un "fils de", qui se doit d’être parfait, sans qu’on ne lui demande quoi que ce soit ; c’est ainsi qu’il avait grandi, avant même qu’on ne le lui fasse comprendre.

Premier né de la famille NA, propriétaires d’Elixyr, connue comme l’une des plus grandes firmes coréennes dans la parfumerie, Bae Ran a grandi en essayant d’être un modèle pour sa petite soeur. Un enfant sage, studieux, qui savait se démarquer des autres de part son sérieux. Et c’est ce que sa mère et son père appréciaient tout particulièrement chez lui. Devenir avocat ? médecin ? Faire de grandes études et reprendre l’entreprise familiale ? Oui. Tout à fait. Et s’il n’était intéressé ni par la santé, ni par la politique ou encore le droit, il s’était dirigé vers cette passion qu’il partageait avec sa mère, la chimie. Parce qu’il a baigné dedans depuis tout petit, parce que les mélanges de solutions, les différentes odeurs, il trouvait ça beau, il trouvait ça magique. Cette envie de créer qui le poussait à suivre les pas de sa mère, et qui faisait tant plaisir à son père. Et c’est vrai qu’ils en étaient fiers, de leurs enfants, les parents Na. Qu’il s’agisse de l’aîné, ou encore de la benjamine. Car même s’ils excellaient à l’école, ce qui les réjouissait le plus, c’était leur allégeance à la cause qu’ils soutenaient.

La famille NA, ce n’est pas une famille normale. Enfin… Tout dépend de la définition que nous donnons à ce mot, désormais. Derrière cette réputation, derrière cette entreprise, se cache le secret de tout un monde. Si le côté maternelle lui a donné la passion du parfum, le côté paternel lui a appris à servir son prochain, et à protéger les personnes dans le besoin. C’était difficile à croire, au début, lorsqu’on lui racontait que non, Cendrillon n’était pas qu’une princesse sortie tout droit d’un livre d’images. C’était difficile à comprendre, quand on lui disait que sa famille s’occupait de protéger des princes, des reines, des êtres fantastiques, qui ne venaient pas de notre monde. Mais il avait accepté ça comme un fait, et avait grandi avec, aussi. C’est à seize ans que son père lui a fait rejoindre officiellement cette organisation, que Bae Ran a juré de protéger les êtres venus de Wonderland, et de les aider à s’intégrer. Par choix ? Peut-être… Par obligation ? Qui sait. Par principe, surtout. Et il en a rencontré, des Wonderlandais, il en a aidé, en a protégé. Qu’il les apprécie ou non, d’ailleurs. A vrai dire, lorsqu’on lui pose la question, il répondra qu’il est plutôt neutre, quant à cette problématique. Est-ce que les Wonderlandais ont véritablement leur place chez nous ? Pourquoi ne l’auraient-ils donc pas ? Et pourquoi l’auraient-ils ? Qui étaient-ils pour décider si oui ou non un homme - car ils restaient des êtres humains, non ? - avait le droit ou non de vivre dans tel ou tel monde. Et autant dire que même après cinq ans de service, son point de vue n’a pas changé...