strike a deal – ft. ayana

le nez dans ses dossiers, wheein est on ne peut plus concentrée. elle a un book à vérifier, des dossiers de candidats à valider si elle l'est valide, des contacts à prendre au sujets de futures commandes... la vie de ceo n'est pas de tout repos, mais, la méchante reine s'y plaît. elle est tout en haut de la hiérarchie pyramidale, n'a aucun ordre à recevoir, mais, des tonnes à donner... que demander de plus, pour une maniaque du contrôle ? de par son rang et ses qualifications, elle savoure la reconnaissance et le respect qu'on lui a longtemps subtilisé.

lunettes sur le bout du nez, plus par esthétique que réelle nécessité, et jambes élégamment croisées, wheein impose cette image de patronne droite et sérieuse. un stylo entre les doigts, elle alterne entre des tapotements régulier contre son bureau et de légers mordillements de capuchon lorsqu'elle est songeuse. elle allait apposer son tampon de refus sur le cv d'une jeune femme voulant faire carrière dans son agence lorsqu'elle est dérangeait par trois petits coups brefs. la wonderlandaise arque un sourcil avant de jeter un oeil à sa montre. il n'est pourtant pas l'heure de son café. dans ce cas, pourquoi diable vient-on la déranger ? « entrez. » lâche-t-elle dans un soupir, suivant du regard la silhouette de sa secrétaire. « un problème, mademoiselle park ? » la jeune femme hoche négativement la tête, son calepin serrés contre elle. « non. enfin, je ne pense pas que s'en soit un. » elle appuie ses dires en regardant ses notes. « vous aviez un rendez-vous. avec une certaine mademoiselle yang. elle attend. est-ce toujours d'actualité ? dois-je lui intimer de me suivre ou dois-je lui demander de prendre congés ? » la ceo lâche un marmonnement inaudible en se passant une main sur le visage. elle avait complètement oublié ce détail.

miss yang. un personnage bien étrange et haut en couleurs que la kim avait rencontré en ville. cette drôle de jeune femme est aussi douée dans son domaine qu'originale. elle tient une petite chapellerie où elle propose également des coiffures et quelques autres catégories de coutures. la chapelière n'est pas connue, n'a aucune renommée particulière. c'est une commerçante parmi tant d'autres, les gens de la haute société l'appelleraient sans doute "roturière". vu comme ça, elle n'a rien pour plaire à une femme d'affaire qui travaille avec quelques grands noms de la mode et du mannequinat. et pourtant. elle possède un talent indéniable qui a su réveiller en wheein son grand péché de l'envie. wheein veut être la meilleure. en tout et pour tout. alors, si madame juge qu'une roturière a un talent digne des plus grands, elle le mettra en lumière. non pas pour apporter gloire et célébrité à l'artiste, ça, elle s'en moque bien. si cela apporte de la reconnaissance à la yang par la suite, c'est bien pour elle. mais, ce n'est pas pour le plaisir d'une artisane que la méchante reine opère. elle opère pour ses avantages personnels. elle opère pour être la meilleure. toujours. encore.

« madame ? » la voix de l'employée sort sa supérieure de ses pensées. sans s'en rendre compte, cela fait déjà de longues secondes que la secrétaire attend un verdict. wheein se redresse sur son fauteuil, faisant un vague signe de la main en direction de la porte d'entrée. « allez-y. allez me la chercher. » l'employée s'incline poliment avant de quitter la salle. s'en allant ramener ce bien étrange chapelier.

Sa main droite vient replacer une mèche de cheveux derrière son oreille, ce geste, elle l'a déjà effectué une bonne dizaine de fois. Mais voilà, il faut qu'Aya' soit sûre d'être présentable, alors elle continue de vérifier chaque petit détail dans le miroir en face. Aucun brin de cheveux ne doit dépasser, ses cils doivent être parfaitement maquillés de même pour ses lèvres abordant une légère touche pourpre. Rien n'a jamais été aussi nickel, pour elle, et cela simplement, car ce jour pourrait peut-être changer sa vie. Elle a toujours aimé vivre de cette manière simple, à se lever chaque matin pour ouvrir la boutique en saluant quelques clients habituels, puis à fermer le soir avant d'aller se coucher tranquillement devant un bon livre avec une tisane. Et pourtant lorsqu'elle avait rencontré cette jeune femme, cette CEO semblant s'intéresser aux créations de la chapelière, Ayana n'avait pas pu refuser cette offre qu'elle lui avait faite. Voilà où elle en était alors, devant sa glace, en train de réviser toutes les formules de politesse qu'on lui avait enseigné. Elle se présentait en boucle, expliquant en détail ce qu'elle faisait, comment elle se débrouiller, et ce qu'elle pouvait espérer pour le futur. La veille, elle n'avait pas cessé d'appeler certains amis pour leur dire à quel point elle stressait, paniquent en même temps au téléphone, mais on avait su la rassurer comme il le fallait alors elle était fin prête. Ou non, en fait, mais la brunette n'avait pas le choix.

Après avoir à nouveau réajusté sa veste, elle file chercher sa grande pochette, celle qui contient tous les croquis qu'elle a pu retrouver ainsi que la plupart des créations qu'elle a effectué depuis l'ouverture de la chapellerie. Tout ce qu'elle peut montrer, tout ce qu'elle a à montrer, en espérant que cela aura le don de satisfaire cette mademoiselle Kim.. Le métro de la capitale ne lui a jamais paru aussi lent, c'est affreux, elle a l'impression de prendre du retard à chaque nouvelle minute et elle ne peut définitivement pas se le permettre. Et voilà, la chapelière commence à taper bruyamment du pieds dans les transports, alertant en même temps les autres passagers qui commencent à montrer leur énervement. La jolie brune s'excuse doucement, elle essaie de prendre son mal en passant mais c'est terriblement difficile. Oh, le métro vient de s'arrêter. Un soulagement pour elle, mais elle ne peut pas s'empêcher de courir en direction de la sortie de l'arrêt sans faire attention à sa tenue, cette fois.

- Bons-, bonjour. J'avais rendez-vous avec madame la CEO.. Essouflée, elle essaie de se faire entendre par la secrétaire en espérant pouvoir être reçue malgré ses deux minutes de retard.
- Votre nom ?
- Oh euh, Yang. Yang Ayana. La jeune femme lui demande d'attendre tranquillement ici, alors elle se met à parcourir la pièce du regard, à étudier ces étranges tableaux qui la fond doucement rire. Décidément, elle ne comprend rien à l'art, ici. Ce n'est pas laid, mais elle connaissait des enfants qui pouvaient faire bien mieux, à Ambervale.
- Suivez-moi. Elle est prête à vous recevoir. Oh, la voilà de retour. D'un hochement de tête, Ayana acquiesce pour suivre l'employée, toujours plus curieuse à scruter tout ce qui l'entoure. Arrivée dans le bureau, la jeune femme se penche respectueusement sans savoir quoi dire, exactement. Mais voilà que la pochette auparavant coincée sous son bras droit vient à glisser, laissant tout son contenu se reprendre à terre. Bravo Aya', tu es irrécupérable.. Pas le choix, elle se mord discrètement la lèvre, éhontée en s'abaissant pour ramasser ses bêtises. « excusez moi.. je suis navrée pour cette maladresse.. »