hwang cameron // glass heart

You never really understand a person until you consider things from his point of view... Until you climb inside of his skin and walk around in it.

Man up, kid. Stand straight. Stop whinning.
Poings fermés, dents serrées. Reproches qui fusent à la volée, jeune garçon qui n'a qu'une seule envie: s'envoler. Tolérance zéro pour celui qui voudrait jouer au héro. Enfance contrôlée, mené par le bout du nez. Toutes marges de manœuvre est nulifiée, destin déjà tout tracé pour un fils malmené. Fait-ci, dit-cela. Tape derrière la tête pour te rappeler de garder ton dos droit.

Tic. Tac. Tic. Tac.
Tu attends impatiemment que l'horloge sonne pour que le calvaire prenne fin.

Destin tout tracé auquel tu te plies sans rechigner. Étudiant émérite, premier de classe, membre de l'élite. Mais ce n'est pas ce dont tu rêvais. Ce n'avait jamais été ce que tu voulais. Rébellion, à la grande surprise de ton darron. Volte face inattendu. Et tu pars, tout simplement.

Tu t'évades, t'envoles où plus jamais personne ne te trouverait. Où plus jamais personne ne te dirait quoi faire. Wonderland, how good can it be. Le paradis, tout simplement. Enfants seulement, sans parents. Autorité inexistante, du moins en apparence. Peter. Jeune homme au sourire envoûtant, ami qui te tend la main, te fait sentir vivant.

Mais ce n'est que temporaire.
Tic. Tac. Tic. Tac.
Le temps s'effrite. Et si tous les autres refusent de l'accepter, toi, tu en as pleinement conscience.

Monde adulte qui s'offre à toi et que tu acceptes pleinement. Et tu les entends chuchoter, lorsque tu as le dos tourné. Pourquoi reste-t-il avec nous, Peter? Ce n’est pas un enfant, il n’a plus rien à faire ici. Il me dégoûte. Nous devrions l’exiler. Et si ton esprit tente de te rassurer en disant que ce ne sont que des idées, c’est ton cœur que tu aurais dû écouter. Coup de couteau dans le dos, amitié fracassée en milles morceaux. James exilé à l’autre bout de l’île, sans possibilité de revenir. James qui broie du noir, les deux pieds mangés par les vagues, dans l’espoir qu’elles l’avalent et ne daignent le recracher.

James qui se rebellent et qui se crée son propre monde à même Wonderland. Qui apprivoise les vagues, en fait sa douce moitié. Qui accueil à bras ouverts ceux qui n’arrivent à se tailler une place au sein de leurs rangs. Capitaine James, c’est ainsi qu’ils t’acclament. C’est ainsi qu’ils te proclament, mettent leur confiance, aveugle, en toi. C’est ainsi que tu les guides, que sur les eaux tu navigues. Et c’est ainsi que tu le regardes, que tu l’envies. Que tu te dis que jamais tu n’aurais dû embrasser la vie d’adulte. Parce qu’au moins, tu n’aurais pas tout perdu.

Relation qui s’envenime, némésis qui te hante dès que tu fermes les yeux. Il te pourrit la vie.
With him, life was routine; without him, life was unbearable.

Altercation qui te marquera à vie. Main arrachée, cœur éraflé. Peter qui lance le membre par-dessus bord, sans aucune pitié. Tu vois de nouveau ton monde s’effondrer, sent le reste de bonté te quitter. Qu’on t’écoute au doigt et à l’œil, qu’on exécute tes demandes. Un seul faux pas et c’était la planche.
Tic. Tac.

Fuck it.
Pourquoi rester. Pour s’entêter. Tu le sens s’écouler, le temps. Tu sais qu’il ne te reste plus longtemps. Et tu pars. Sans y penser, sans même le pour et le contre peser. Tu disparais, t’évades enfin. Loin de ce que tu as connu, presque toute ta vie. Et c’est nouveau. C’est différent. Rafraîchissant. Et pour une fois, on ne te voit plus comme le méchant. James devient Cameron, nouvelle identité d’abord bancale, puis bien assumée, parfois trahi par l’accent anglais qui coule toujours sur ta langue. C’est dans ce nouveau monde que tu te tailles une place, laisse de côté ta rancœur et tentes plutôt d’ouvrir celui qui bat au fond de ta poitrine. Parce qu’au fond, tu n’es qu’un enfant. Probablement plus perdu que tous les autres.

One must lie under certain circumstances and at all times when one can't do anything about them.