❅ Be The King ❅

Le froid se glissait dans chaque interstices de la librairie, mais aussi de sa maison et Byul n’avait jamais été plus contente de passer ses journées à lire, emmitouflée dans un plaid. Cette année, même son travail était affecté, elle en oubliait le monde extérieur, alors qu’elle lisait, assise derrière son comptoir. Il ne manquait que son plaid, mais elle n’avait pas eu le courage de l’amener jusqu’au travail… Et ce jour de congé, elle le regrette, Byul. Il fait froid, dehors, mais elle doit faire les courses – le thé commence à manquer et quand le thé manque, l’hiver n’est plus vivable – et elle a beau être bien couverte, la jeune femme donnerait n’importe quoi pour être chez elle, dans son plaid, à lire. Des conversations excitées la font s’arrêter, alors qu’elle se plaint en silence, regrettant tous les choix qui m’ont menée jusqu’à ce moment. Elle est devant une boulangerie, manifestement, qui exhibe des… Galettes des rois ? Oui, on dirait bien. La libraire hésite quelques instants avant de hausser les épaules et de pousser la porte de la boutique. Elle est sortie, elle peut bien se récompenser avec une part de galette, non ? Qu’on la juge ou non, elle s’en fiche, elle en veut une, maintenant. Une fois son tour arrivé, Byul n’est plus vraiment patiente, elle croque dedans. Qu’elle ait la fève ou non, cette galette est bonne !

Seth avait passé toute l'heure du midi à courir partout à la recherche de la librairie où il avait vu ce fameux bouquin dont il avait besoin pour les cours. Il était persuadé de l'avoir vu dans le coin, et il savait qu'il ne pouvait pas s'être trompé. Il avait bonne mémoire, et même s'il était maladroit, il n'avait pas non plus de problèmes de mémoires ! Sans quoi, il serait un peu, non, très vexé par son propre esprit. Il avait survécu à une des universités les plus élitistes du monde avec brio, sans aucun redoublement, sa première année scolaire à Séoul avait été un jeu d'enfant, et maintenant il ne retenait même pas le nom d'une rue avec la librairie où figurait un stupide livre ? Pas possible !
Finalement, il repéra le bon endroit, et pu donc emprunter son précieux, mais le temps de revenir, il se rendit compte qu'il n'aurait probablement pas le temps de manger avant le cours suivant. Sur le chemin du retour, il mit donc du temps à savoir ce qu'il allait bien pouvoir faire pour ne pas faire l'après-midi le ventre vide. Il avait déjà mauvaise réputation parmi ses camarades, alors si en plus il se faisait remarquer parce que son ventre faisait un concert dans l'amphithéâtre, imaginons dans le pire des cas, à un moment où il n'y aurait aucun bruit...
Mais pour une fois, la chance était de son côté, et il était passé devant une pâtisserie... qui vendait entre autre des galettes des rois. Manquant de sucre et de gras, le peroxydé avait donc eu la patience de faire la queue pour pouvoir avoir une part, et espérer tenir pour le reste de la journée. Optimiste ? Un peu trop. Mais au moins, il aurait quelque chose dans l'estomac. Une fois son précieux en mains, il se remis en chemin pour l'université, heureux d'en même temps pouvoir rassasier son ventre avec quelque chose de bon !

Il s’était durement entrainé la veille Sebastian et il venait de passer une éreintante journée, à gérer des clients plus cons les uns que les autres. Il répétait des bagnoles, il n’était pas magicien, mais on lui en demandait toujours plus. En plus il faisait froid, et il ne se trimballait qu’une fine veste, incapable de s’habiller correctement, même en hiver. Depuis sa rencontre avec Baba Yaga, ses tocs s’étaient intensifiées et ses nuits écourtées. Alors quand il avait senti la douce odeur provenant de la pâtisserie, il n’avait pas hésité à passer la porte se glissant dans la file d’attente. Il jetait de rapides coup d’oeil derrière son épaule pour vérifier que le démon de son enfance ne viendrait pas le surprendre. Et lui voler sa galette. Il avait tendance à le foutre sur les nerfs, et maintenant qu’ils se retrouvaient dans le même monde, il venait à l’obséder toujours plus. Sans sourire à la vendeuse, il lui tendait un billet, alors qu’il sentait son regard insistant. Qu’est-ce quelle voulait ? Sans dire un mot, il récupérait son dû et croquait dedans, totalement affamé. C’était qu’il n’était pas un roi des fourneaux et que sa nourriture n’était jamais aussi bonne. Il allait rentrer, prendre une douche et prier pour que ses cauchemars ne le rattrapent pas pour les quelques heures ou il oserait fermer les yeux.

Il avait la dalle. Et vraiment, c'était tout ce à quoi pensait Chin Hae, ayant été traîné par ses collègues danseurs à sortir. Ils étaient tous là à discuter joyeusement, et lui il ne songeait plus qu'à s'enfuir, ou manger quelques chose. Les gens étaient trop bruyants, et à cet instant, il avait une grande envie de se revendiquer associable, et les laisser en plan. Or, c'était ses collègues, par n'importe qui, ils étaient sensés travailler ensembles, et s'ils se mettaient tous à le détester, il aurait beau être un des meilleurs de son art, il se ferait dégager. Et même si jusque là le jeune homme avait été assez doué pour extorquer de l'argent à ses aînés pour qu'on lui paie son loyer (entre autre), s'il fallait qu'il soit gentil et mielleux avec encore plus d'individus pour se payer le reste... Non, il préférait avoir son travail de danseur, cela lui évitait de trop devoir faire semblant d'être gentil. Il préférait de toute évidence soit rester avec ses plantes, soit embêter son entourage, soit être avec quelques rares élus qu'il appréciait vraiment...
Mais bon, il avait des intérêts à rester au maximum agréable avec ses collègues, même s'il détestait leur manière de le traîner à leurs suites entre les entraînements. Surtout que ceux-ci ne semblait toujours pas décidés à s'arrêter manger, trop occupés à faire du lèche-vitrine. Alors Chin Hae faisait de son mieux pour prendre sur lui-même... Jusqu'à ce que son regard tombe sur une pâtisserie. Alors, il s'était faufilé jusqu'à une de ses aînées parmi les danseuses, tirant doucement sa manche pour lui demander avec une petite moue enfantine s'ils ne pouvaient pas acheter des gâteaux. Avec elle, ce genre de trucs, ça marchait toujours... Et évidemment, elle avait réussi à rallier tout le groupe d'elle même ensuite, rendant le danseur tout sourire. Enfin ! Il allait pouvoir manger ! Mais quand le petit groupe fut arrivé devant le bâtiment, ils s'étaient massés devant la vitrine, pointant du doigt un gâteau qui ne disait absolument rien à Chin Hae, qui souhaitait juste manger, et s'en fichait bien de ce qu'on lui donnerait. Peu importe, ils étaient maintenant dans la queue, et la réincarnation de Kaguya en profitait pour vérifier ses messages, espérant que Bae Ran lui aurait donné des nouvelles de sa fille... ce qu'il n'avait pas encore fait. Est-ce que Huguette avait seulement mangé ? Ah, si ce type oubliait de nourrir leur fille, il allait lui faire la peau !
Mais le temps de songer à comment il allait dépecer l'autre père de son camélia, on lui avait déjà tendu une part de gâteau. Il en convint ainsi qu'il penserait plus tard à comment étriper Bae Ran. Plus tard... Après avoir dansé. Même si de toute évidence, il tirait sûrement plus sa mauvaise humeur de sa faim, et du fait d'avoir été traîné de force à la suite de danseurs qu'il n'appréciait ni en tant qu'amis, ni en tant que collègues. Ils étaient trop fades, ils l'ennuyaient. Mais tant pis, maintenant il avait au moins de quoi manger avant de repartir s'entraîner... Mais ce gâteau semblait plutôt lourd, ils n'allaient pas grossir ? Il fronça les sourcils, songeant qu'il devrait faire plus attention. Puis, il se mis en marche à la suite de ses collègues, priant pour vite pouvoir se remettre à danser... Mais pour le moment, il profitait juste de manger une part de gâteau encore chaude, son humeur s'améliorant presque aussitôt. Ah, il repasserait sûrement prendre une part pour Sae Ram, si jamais il revenait squatter...