I craft my words to fit your head 'cause no one listens to the dead - Algernon

Dans le but de charmer le cœur d'une jeune femme au détriment de son concurrent détenteur d'étonnants automates, un professeur se mit en tête de créer quelque chose d'encore plus incroyable. A quoi bon ces machines décoratives et coûteuse, s'il trouvait le moyen de créer quelque chose qui lui obéirait aveuglement et serait à ses services ?
C'est avec le cadavre d'un malheureux adolescent que germa dans son esprit le projet. L'âme devait s'être échappée, et, ainsi, s'il pouvait le ramener à la vie, ce serait un parfait serviteur. Le plus important donc, pour le professeur, fut de vérifier que le corps était dans un bon état, et qu'il n'avait pas encore commencé à pourrir, entreprenant d'aller dépouiller d'autres cadavres pour rapiécer son support de travail si besoin.
Après multiples essais infructueux à cause de la décomposition de certaines parties du corps, il parvint finalement à quelque chose que nul ne pensait arriver : il créa sa propre créature. Un monstre, vivant, mais dépourvu de conscience ou de sentiments, qui une fois fonctionnel fut prêt à obéir sans discuter à chaque exigence de son créateur.
Après avoir appris à lire et écrire, il entreprit de bêtement se cultiver, écrivant pour le professeur des lettres pour son travail, regardant avec ce qui pourrait d'extérieur sembler être de il'ntérêt par-dessus l'épaule de l'humain quand celui-ci lui présentait de la nourriture. Ses journées se déroulaient entièrement à la cave, à la lumière d'une chandelle, et du monde extérieur, il ne percevait que les bruits de pas des invités de son maître, et quelques voix.
Il apprit également à coudre et réparer des objets pour son créateur, faisant le ménage à l'étage lors de ses absences en prenant soin de fermer toutes les fenêtres.
Dans ces souvenirs qui lui semblent plutôt flou, il se souvenait de la voix du professeur, qui lui paraissait désormais douce quand il avait présenté cette jeune femme au monstre qu'il était.
"Comme il est laid ! Monstrueux ! Pourquoi créer quelque chose d'aussi inesthétique ?" s'était exclamé la jeune femme qui bientôt irait partager leur vie.
Ce fut bien par son utilité que Le Monstre fit que la jeune femme eu choisit son maître à l'autre jeune homme. Une vie oisive, avec ce serviteur qui jamais ne se plaindrait et obéirait à chaque ordre, il n'y avait à ses yeux pas plus délicieuse idée. Il fallait juste cacher la créature des regards, pour ne pas attirer les ragots sur leur maisonnée, mais il n'y avait alors qu'à l'envoyer à la cave d'où il ne bougerait pas.
Si la créature se blessait, cela n'importait peu à ses propriétaires, tant qu'il était encore en vie et en mesure de travailler. On ne lui prêtait aucune attention, à moins d'avoir besoin de ses services, il subsistait en mangeant les restes. Une machine humaine autonome, c'était tout ce qu'il était.
Jusqu'à ce jour.
Ce jour à tout changé.

"Ne vas tu pas traverser le miroir d'Alice pour ton créateur, et me rapporter ce qui se trouve là-bas ? On dit qu'il y a de l'autre côté, mille trésors avec lesquels nous pourrions devenir riches. Avec quelques pièces, je pourrai acheter une nouvelle robe à ma dulcinée, et les plus beaux bijoux vendus en ville. Ne vas tu donc pas faire cela pour moi ?"
Caché sous d'épais tissus, le monstre était donc partit à la recherche du miroir, errant sans savoir où aller dans l'espoir de le voir peut-être apparaître sous ses yeux. Après tout, il ne cesserait de le chercher tant qu'il ne l'aurait pas trouvé, obéissante créature...

Son premier passage du miroir l'emmena dans un monde duquel il ne connaissait rien.
Il erra dans ces décors qui n'étaient décrits dans aucun livre, avec ces individus étrangement apprêtés qui parlaient une langue inconnue qu'il comprenait et parlait en étant convaincu de ne jamais l'avoir étudiée. Pour la première fois, il se passa dans son corps et dans sa tête des choses qu'il n'avait jamais sentit, et qui le remplirent de confusion. Comment allait il trouver les trésors dont parlait son maître ? Tout lui semblait curieux et coûteux, et il se demandait bien s'il pourrait vraiment emmener quelque chose derrière le miroir. Plus que ça, l'espace d'un instant, une question qui n'aurait jamais dû lui effleurer l'esprit survint "Pourquoi suis-je obligé de faire ça ?"
La musique près des bâtiments lumineux où les gens s'agglutinaient lui donnait envie de danser, alors que personne ne le lui avait demandé. Il aimait toutes ces boîtes aux formes curieuses qui roulaient sans chevaux sur la surface grise, et les regardait passer avec fascination.
La nuit tombée, il se retrouva seul dans les rues, et fit la rencontre la plus étonnante de sa vie.
Pourtant, en apparence, il n'y avait rien d'incroyable à ce que quelqu'un s'inquiète de son bien-être, mais jamais personne ne s'était demandé s'il allait bien. Il était celui qui veillait sur les autres et les servait, et ce depuis autant d'années qu'il lui était possible de se souvenir. Et en le toisant, cet inconnu ne sembla pas le trouver monstrueux, au contraire.

"Hey, how should I convey to you the blueness of the sky, I wonder ?
What should I do so you can also get just how high the clouds at night are ?"

Les jours s'étaient répétés dans un habitat qui n'était pas le sien, mais où il semblait reclus. Son maître ne lui avait pas dit quand revenir, et son hôte l'avait prié de rester "autant qu'il le voulait". Il ne comprenait pas bien ce qu'il voulait dire par là, mais il se plaisait à flâner dans les draps le matin, et boire un chocolat chaud dans une tasse crème décorée de petits nuages.
"Tu ne sais pas d'où tu viens ?
- De l'autre côté du miroir.
- Quel miroir ? Qu'est ce que tu racontes ?
- Mon créateur m'a demandé de passer le miroir, et de lui ramener quelque chose d'ici pour qu'il puisse l'échanger contre des sous.
- Ton créateur ?"
Cet inconnu lui avait voué un grand intérêt, lui avait posé des questions par milliers, surpris de la docilité qu'avait son protégé à toujours lui répondre sincèrement d'un ton mécanique, comme récitant un livre.
"Tu n'as vraiment pas de nom ? Que dirais-tu d'Algernon, c'est le prénom d'une souris cobaye dans le dernier livre que j'ai lu ?"
Algernon, Algernon... L'idée d'avoir un nom faisait naître de la chaleur dans sa poitrine. Depuis son arrivée, il y avait toutes ces choses qui l'assaillaient, qu'il ne comprenait en aucun cas. Son hôte lui avait dit qu'il s'agissait de sentiments, mais le concept paraissait abstrait encore à la créature. Son créateur lui avait dit qu'il ne ressentait rien, alors comment était-ce possible ? Pourquoi aimait il autant la chaleur de la peau de cet humain contre la sienne, ses sourires, pourquoi se sentait il protégé en entendant sa voix ?
"Algernon, je t'aime"
Mais Algernon n'avait jamais pu saisir ces mots. Il avait suffit d'une sortie, de prendre un bus, regarder l'un contre l'autre les paysages défilant à toute vitesse, et d'une entrevue... Un coup tiré, qui avait transpercé sa poitrine, lui faisant ressentir une douleur qu'il aurait préféré ne jamais vivre, et son corps était tombé au sol. Il avait suffoqué de longues secondes, la vue floue, se demandant avec amertume pourquoi donc sa fin devait être si cruelle.
Il s'était réveillé comme d'un long rêve, au milieu d'un chemin de terre à nouveau à Wonderland. C'était comme si rien n'était jamais arrivé... ou presque. Parce que son cœur dans sa poitrine le faisait souffrir, et les larmes s'échappaient de ses yeux sans qu'il n'en comprenne le sens.

"Quels curieux tissus... Dis-moi, comment c'était, de l'autre côté ?"
Les vêtements avec lesquels il était revenu à Wonderland semblaient aller à ses maîtres. Il ne pu cependant pas taire les détails sur ce qu'il avait vu, mais en parlant des curieuses choses qui lui arrivaient à l'intérieur depuis qu'il était passé de l'autre côté du miroir d'Alice, le professeur l'arrêta.
"Tu te trompes certainement, tu es un monstre, tu ne ressens rien."
Oui, peut-être qu'il ne ressentait vraiment rien. Ce n'était qu'un rêve, peut-être... Ou il se souvenait de choses qui n'étaient en réalité jamais arrivées...
Ses propriétaires devinrent riches seulement à l'aide de ces curieux vêtements que l'on vendit comme "magiques". Et lui, il reprit aux premiers abords ses services, mais c'était comme si, de toute évidence, il y avait vraiment ces "sentiments" dont on lui avait parlé. En lisant des ouvrages, son esprit se remplissait désormais de questions.
"Et si... je ressentais quelque chose ?"
La gifle avait fusé, il n'avait plus osé rien demandé. Le traitement qu'il recevait s'était dégradé, il se retrouvait souvent battu et montré comme un chien de cirque devant des gens aussi curieux qu'effrayés par lui. La créature du professeur Frankenstein, qui ne ressentait rien, trimait nuit et jour, dormant à même le sol de la cave, regrettant la douceur des couvertures et le moelleux des matelas de l'autre côté. Il repensait souvent à son hôte, à vrai dire, il y pensait tous les jours, se remémorant en boucle sa voix, son visage, son odeur....
Etait-il vraiment un monstre ? Face à lui, on grimaçait et reculait, on le traitait comme un animal hideux, et il avait fini persuadé de sa monstruosité. Son créateur avait raison, après tout, c'était lui qui l'avait crée.
Il avait posé sa main sur les carreaux un après-midi, songeant une nouvelle fois aux mots qu'on lui avait gravé dans l'esprit avant qu'il ne soit tué. Que voulaient ils dire ? Il chercha dans les livres, dans les mots que s'envoyaient ses propriétaires lorsque l'un d'eux était en déplacement, mais cela lui semblait toujours abstrait.
Ce qui était en revanche évident pour Algernon, c'était qu'on le détestait, on craignait ses questionnements, et avec tristesse et anxiété, il essayait d'expliquer qu'il ne leur ferait jamais aucun mal... mais à quoi bon ? Que craignaient ses maîtres ? Qu'il prenne... sa liberté ? Non, sa raison de vivre était ici, que ferait il si on le jetait dehors ? Avec son apparence monstrueuse, il finirait sûrement brûlé, assassiné, ou dans un cirque.

"Tu ne nous es plus utile, j'en ai assez de tes questions et jérémiades sale monstre ! Je n'ai plus qu'à te remplacer ! Tu ne fonctionnes plus bien !"
Il observait son créateur manipuler un nouveau cadavre, regardant ses cicatrices, se renseignant quelques part sur sa création. Ce corps ne lui appartenait même pas, donc, et sans pouvoir décrire comment, l'idée de ne pas s'appartenir le plongea dans une profonde détresse.
Il ne fonctionnait plus bien, il ne servait plus comme avant. Il avait faillit. Il ne lui restait donc plus qu'à disparaître.
Il partit sans but, sans aucun objet, dévisagé et évité par quiconque croisait son chemin, marchant sans savoir où aller. Il n'avait nul part. Il n'était personne.

"Il s'est réveillé !"
Quel stupide hasard avait fait qu'il s'était retrouvé à nouveau du côté du miroir, face à plusieurs personnes qui le toisaient avec attention. Etait-il donc encore si monstrueux ? Il avait mis ses mains sur son visage, glapissant d'horreur en le sentant comme fondu sous ses doigts.
Une malédiction.
Il n'était pas sensé être ici, il était sensé disparaître.
Pourtant, le destin en avait encore décidé autrement.

"Put it into words, say it out loud
Say it"

"Voici tes faux papiers. Nous t'avons trouvé un travail en tant que vitrailler, tu sembles doué pour ça. N'oublie pas de laisser ton téléphone sur vibreur si on t'appelle pour une mission."
Non, il n'était pas arrivé chez les Saviors, mais les Hunters. Hunters qui s'étant rendu compte de la crédulité d'Algernon, l'avaient manipulé pour le faire rentrer dans leurs rangs. Cela n'avait pas été très compliqué, il obéissait au doigt et à l'oeil, et ne remettait jamais aucun dire en question. C'était une parfaite marionnette qu'ils pourraient jeter s'il venait à être dysfonctionnel.
Le monstre de Frankenstein se retrouva à travailler seul dans ce monde qui n'était pas le sien. Tout ce qui lui rappelait de l'autre côté, c'était chez l'antiquaire, où il venait aider pour réparer des objets. Il en avait réparé tant pour son créateur et ses amis...
Au bout de quelques mois, il devint également assistant de l'antiquaire, et homme à tout faire de ses voisins, ne pouvant refuser aucun service. Il était devenu le petit serviteur du quartier, Algernon, le vitrailler qui savait tout faire, sauf ne pas se faire entourlouper.
De son travail de Hunter, il apprit vite toutefois qu'il n'était pas le meilleur du domaine. Se retrouvant incapable de tuer qui que ce soit, il apprit à cacher ses "victimes", se contentant de menacer les cibles, de les suivre, leur faire peur avec sa terrible apparence de monstre (ignorant bien que par derrière on l'appelait "hamster" et parlait de lui comme d'un adorable rongeur dont on voulait pincer les joues). Un sentiment horrible s'était immiscé dans son cœur, celui qu'il était en train de faire du mal en venant menacer et effrayer ceux de son monde, mais comment pouvait il plus désobéir alors qu'il ne tuait déjà pas ses cibles ?
Ce qui semblait cher à son temps fut bientôt de retrouver celui qui lui avait donné des mots aussi mystérieux et complexe que "je t'aime". Mais comment retrouvé celui qui lui avait donné un nom ?
A chaque trajet de bus, il se colle donc à la fenêtre, cherchant dans le paysage quelque chose de familier qui pourrait le remettre sur les traces de cette personne dont l'image et la voix résonnent tous les jours dans sa tête. Une obsession, cette recherche est vite devenue une obsession incomprise, quelque chose de pressant, qui lui sert la poitrine et le fait trop pleurer pour qu'il le comprenne.
Ce que le futur lui réserve, il n'en sait rien. Il avance sans savoir qui il est, ce qu'il ressent, ce qu'il est, et ce qui lui appartient.

Algernon, c'est la créature qui en savait trop, mais avait tout à apprendre.

Tu es enfin validé(e) ! On est vraiment content de voir que tu as passé ce cap qu'est la présentation de ton personnage ~ ! Maintenant, il est grand temps de passer aux choses sérieuses

Pour commencer, nous te demanderons de passer recenser tout ce qu'il faut. C'est à dire ton avatar ainsi que ton personnage de conte si besoin est ~ ! Ensuite, juste des petits sujets pour qu'on puisse savoir où tu habites et quels sont tes occupations dans la vie ♡ !

Après, et promis on t'embête pas plus une fois que c'est fait, tu as la possibilité de poster un journal rp, ainsi qu'une fiche de liens ~ ! Elles sont jolies en plus, tu peux le faire non ?

Et si t'es un peu plus curieux, on peut d'ores et déjà te dire qu'un topic de demande de rp est disponible, n'hésite pas à faire une petite demande si tu cherches un camarade ~ ! Si tu as besoin d'un lieu, tu peux te rendre ici afin d'en faire la demande, ne t'inquiète pas, c'est gratuit (après, les impôts, c'est un autre problème ). Si ton personnage a besoin d'un lien ou d'un scénario, c'est tout aussi free, et c'est par ici.

Si ton personnage est un adepte de la communication, la partie multimédia te propose téléphone, et même instagram !! Oui oui, on est à la page, hehe.

Maintenant, on te laisse tranquille, et on te souhaite une très bonne continuation sur Into the Woods ~

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Petit mot du staff :

Mais- ???

Il est trop adorable en vrai, je fonds.

Son histoire m'a quand même bien serré le coeur, pauvre little garçon

J'ai hâte de le voir évoluer au sein du forum, vraiment

J'espère que tu t'amuseras bien avec lui aussi, je suivrais ses aventures de près

Bonne continuation sur le forum